Chine : les mésaventures de Jack Ma

Le milliardaire quinquagénaire voit son empire commercial péricliter peu à peu depuis sa disgrâce avec les autorités de son pays. La fin de celui qui était il y a quelques mois encore le plus célèbre Chinois au monde ?

Hupan (« au bord du lac »), l’école de commerce de Jack Ma va perdre son fondateur charismatique. Le milliardaire fondateur d’Alibaba est prié par les autorités de Pékin de quitter la présidence de cette structure créée en 2015 pour former la fine fleur de l’entrepreneuriat chinois, selon des informations Financial Times.  Cette décision s’inscrit à n’en point douter dans la lignée des représailles lancées ces derniers mois par le parti communiste à l’encontre de Jack Ma, ancienne fierté nationale devenue gênante aux yeux des autorités.

Un discours et une entrée en bourse ratée

Pour comprendre l’origine de la relation entre le fondateur d’Alibaba et Pékin, il faut remonter au 24 octobre 2019. Ce jour-là, l’homme d’affaires longtemps couvé par la Chine se fend d’un discours acerbe envers le système bancaire national, décrit comme en perte d’innovation. Jack Ma devait pourtant savoir que le parti communiste chinois dont il est membre par ailleurs ne tolère guère les critiques.

Une semaine plus tard, l’État répond en faisant échouer l’entrée en bourse très attendue d’Ant Group, la filiale d’Alibaba. Une opération à 35 milliards de dollars mise en échec. S’ensuit une série d’enquêtes lancées contre la société de l’homme d’affaires par les autorités chinoises.

Un empire est plein effondrement

Depuis, Jack Ma a complètement disparu de la vie publique. Et si des photos ou vidéos de lui sont entre-temps apparues sur la toile, elles l’ont toujours été via la presse officielle chinoise. Aucun moyen de vérifier ce qu’il en est en réalité de sa situation. Mais le démantèlement des affaires de l’homme le plus riche de Chine ne s’est pas arrêté. Alibaba a été condamné par le régulateur chinois à une amende record de 2,3 milliards d’euros pour « pratiques monopolistiques ».

Par ailleurs, l’État s’emploie à réduire l’influence d’Ant Group, désormais sommée de se conformer à un certain nombre de directives sous peine de sanction.

La mise au pas de Jack Ma par les autorités du pays dépasse le seul cas de l’ancien professeur d’anglais devenu homme d’affaires à succès. D’autres figures nationales de la fintech telles que ByteDane ou Tencent sont désormais aussi sous étroite surveillance.

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