Andy Jassy a pris les rênes du géant du e-commerce depuis le 5 juillet en remplacement de Jeff Bezos qui demeure président du conseil d’administration. Le nouveau patron, pur produit du groupe, sera-t-il aussi impitoyable que son prédécesseur ?
Amazon change de visage. Après de deux décennies, son fondateur a décidé de passer la main. Et l’heureux élu n’est autre que Andy Jassy, new-yorkais de 53 ans, précédemment patron de la division cloud du groupe et employé par la maison depuis 1997. Soit depuis une période dans laquelle Amazon était encore à ses balbutiements, loin du mastodonte vampirisant de la tech connu d’aujourd’hui. Mais qui est vraiment le nouveau PDG et que peut-on attendre de son règne à la tête de l’entreprise ?
Un fidèle
C’est dès sa sortie d’Harvard qu’Andy Jassy croise la route de Jeff Bezos qui l’embauche en tant que chargé du marketing. Le quinquagénaire, père de deux enfants, va très vite gagner la sympathie de son patron, au point de devenir un de ses fidèles collaborateurs. Des confidences rapportent à cet effet que plusieurs décisions stratégiques d’Amazon ces dernières années ont été étroitement pilotées par les deux hommes. C’est le cas du service Prime lancé pour raccourcir les délais de livraison, mais surtout d’Amazon Web Services. Cette division cloud créée en 2006 et dirigée par Andy Jassy, représente aujourd’hui la poule aux œufs d’or de la firme, car contribuant pour 63% de ses bénéfices nets.
Un clone de Bezos ?
La proximité entre le nouveau patron d’Amazon et l’ancien est si grande que certains se demandent à l’aune de ce changement de direction, si un Bezos n’en a tout simplement pas remplacé un autre. Ce qui à n’en point douter serait une bonne nouvelle pour l’entreprise niveau croissance économique notamment. Le groupe de Seattle ayant connu une expansion ultrarapide ces 20 dernières années sous la direction de son fondateur. Rien que pour l’année écoulée, ses ventes s’établissent à 419 milliards de dollars. Une performance bâtie grâce à un management fondé sur le culte du résultat quoiqu’il en coûte. À tel point qu’Amazon accusée entre autres d’écraser la concurrence et de mauvais traitement de ses salariés s’attire de plus en plus les foudres de l’opinion.
Andy Jassy va-t-il poursuivre sur cette la même lancée ? Ses proches interrogés par Bloomberg décrivent certes une personnalité plus compatissante que son prédécesseur, mais tout autant déterminé à défendre ses convictions. Et en l’espèce, Amazon reste convaincu de ne rien devoir à personne dans son ascension. Par ailleurs, Jeff Bezos va peut-être s’effacer, mais il reste fondateur et actionnaire majoritaire du groupe.