L’ingénieur en informatique de 49 ans est de retour chez Google, trois ans après avoir claqué la porte du géant américain de la tech accusé de frilosité à travers son engagement dans l’intelligence artificielle.
L’histoire de Noam Shazeer et Google est de celle dont on n’associe que les cerveaux les plus brillants. Car il faut en avoir plein dans la tête pour valoir 2,7 milliards de dollars.
Parti de la firme californienne en 2021 suite à un désaccord sur la stratégie de déploiement de l’intelligence artificielle (IA), l’ingénieur est désormais de retour au sein de l’entreprise. Affublé de la prestigieuse casquette de vice-président, il est chargé de la supervision de la recherche de Google sur l’IA.
Un « retour à la maison » qualifié de « génial » par le cofondateur du leader mondial des moteurs de recherche, Sergey Brin, dans lequel ce dernier aura joué un rôle décisif, à en croire des informations du Wall Street Journal (WSJ).
Et pourtant, personne n’aurait parié sur ce scénario chez Google il y a à peine trois ans, même si Shazeer n’est pas un inconnu dans le monde de l’IA.
Un génie au parcours tumultueux
À l’époque, celui qui était déjà co-auteur d’un article de recherche fondamental dans le lancement de la révolution de l’intelligence artificielle claque la porte du géant de la tech, frustré par ce qu’il percevait comme un manque de risque après le refus de l’entreprise de lancer une de ses créations : un chatbot.
Shazeer décide alors, en compagnie d’ex-collègues de Google, de fonder sa propre startup baptisée Character.AI. Celle-ci connaît des débuts prometteurs marqués par une valorisation atteignant le milliard de dollars après une levée fructueuse de fonds.
Cependant, à l’instar de beaucoup d’autres startups du secteur, l’entreprise se heurte très vite aux coûts exorbitants du développement de l’IA et à la difficulté de générer des revenus substantiels à court terme.
Un pari fou ?
Entre-temps, OpenAI met ChatGPT sur le marché dans le cadre d’une opération devenue transformative dans la course à l’IA. C’est dans ce contexte que Google est intervenu, proposant un accord financier massif pour ramener Shazeer dans son giron.
Officiellement, les 2,7 milliards de dollars sont destinés à l’acquisition de la technologie de Character.AI. Mais en coulisses, le WSJ croit savoir que le retour de Noam Shazeer est l’objectif principal de cette transaction.
« Noam est clairement une grande personne dans ce domaine. Est-il 20 fois meilleur que les autres ? », s’interroge Christopher Manning, directeur du laboratoire d’intelligence artificielle de Stanford, dans les colonnes du Wall Street Journal alors que le montant de cette transaction pourrait en surprendre certains.
Elle s’inscrit pourtant dans un contexte plus large de course effrénée à l’IA entre les géants de la technologie. Le retour de Shazeer étant perçu comme un moyen pour Google de rattraper son retard et de reprendre l’initiative dans ce secteur foisonnant d’initiatives.