Le consortium à la tête du club de football londonien se déchire à propos de sa gouvernance.
Chelsea FC s’apprêterait-elle à connaître un autre moment important de son histoire ? Le club de football de l’élite anglaise est en effet en proie à de profondes dissensions en son sein, selon des informations parues dans la presse cette semaine.
La situation serait si tendue que les différents protagonistes réfléchiraient désormais à un divorce. En cause, de profonds désaccords sur le fonctionnement du club entre les deux principaux actionnaires, le fonds d’investissement Clearlake Capital et l’Américain Todd Boehly.
Ce dernier reprocherait notamment à ses partenaires, selon le site d’information Athletic, une trop grande immixtion dans la gestion du club basé dans le sud-ouest de la capitale britannique. Cela inclut la décision de se séparer de l’ancien entraîneur Mauricio Pochettino l’été dernier, après seulement sept mois en poste.
Une divergence philosophique
Clearlake privilégierait une politique de recrutement axée sur la jeunesse, avec des joueurs relativement peu coûteux et plus enclins à épouser la philosophie du jeu défini par la direction technique.
Boehly quant à lui souhaiterait imprimer une patte plus offensive, quitte à prendre plus de risques sur le plan financier via le marché des transferts. Au-delà de cet exemple, c’est surtout la philosophie propre à chaque propriétaire qui fait l’objet de frictions.
D’un côté, Tood Boehly fort d’une expérience dans le domaine sportif grâce notamment à des participations dans les franchises américaines des Dodgers de Los Angeles (baseball), des Lakers de Los Angeles (basketball), verrait Chelsea comme un investissement pérenne.
Une « guerre » prévisible ?
De l’autre, Clearlake chercherait un équilibre financier plus rapide au regard de son fonctionnement de fonds d’investissement. Ils ont en effet recours à l’effet de levier financier dans le cadre de leurs acquisitions. Le fonds propriété des hommes d’affaires Behdad Eghbali et Jose Feliciano, dément les différentes accusations.
Mais le conflit entre les différentes parties n’est pas vraiment une surprise pour certains observateurs du football. Pour cause, il s’agit d’un milieu où la pression médiatique et les critiques constantes sont susceptibles de chatouiller l’ego, surtout dans une copropriété.
Le cas de Liverpool (2007-2010) en est une illustration. Même Crystal Palace actuellement détenu par trois hommes d’affaires est en cours de scission, avec la vente prévue des parts du milliardaire américain John Textor.
Difficile de savoir ce qu’il en sera de Chelsea dans les semaines ou les mois à venir, mais cette guerre de clochers en rajoute à la situation d’un club sous tension depuis le départ forcé de son propriétaire, le Russe Roman Abramovich, il y a deux ans.