Ford, le constructeur automobile américain, va supprimer 3 200 postes en Allemagne, d’après le syndicat national IG Metall. Ces suppressions se feront principalement sur le site de Cologne et concerneront en particulier le département développement de produits.
Au cours d’une assemblée générale des salariés, organisée le lundi 23 janvier, le syndicat allemand IG Metall a annoncé que Ford prévoit la suppression de 3 200 postes en Allemagne. Ces suppressions se feront principalement sur le site de Cologne (ouest), même si tous les sites subiront des coupes. Au moins 2 500 des 3 800 emplois visés concerneraient cette usine, qui emploie environ 14 000 personnes. Sur le site d’Aix-la-Chapelle (aux frontières belge et néerlandaise), 220 salariés devraient quitter bientôt l’entreprise.
Pour un passage à la production de véhicules électriques
Selon IG Metall, les suppressions auront principalement lieu dans le département développement de produits (80%) et dans les postes administratifs (20%). Ford emploie environ 20 000 personnes en Allemagne, d’après son site internet. Un porte-parole du groupe de Dearborn (Michigan) a expliqué que ces coupes dans les effectifs étaient dues au passage à la production de véhicules électriques (VE). Cette transition nécessiterait des changements structurels importants en Europe, où le constructeur emploie environ 45 000 personnes.
Une réorganisation générale des activités en Europe
Depuis quelques années, Ford est engagé dans la course vers l’électrique, une orientation qui coûte chère et qui requiert une modernisation complète des unités existantes. Dans ce cadre, ses sites européens se préparent à la réorganisation de leurs activités essentielles. En juin dernier, l’entreprise avait aussi choisi son usine espagnole pour fabriquer un future modèle électrique, au détriment du site de Sarrelouis, proche de la frontière française. Une décision qui menaçait déjà des milliers d’emplois.
Et sept nouveaux modèles électriques prévus
Mais, parallèlement, Ford a annoncé un investissement de 2 milliards de dollars pour accroître la production de son usine de Cologne. Objectif : fabriquer en masse un modèle entièrement électrique. Le groupe prévoit au total sept nouveaux modèles électriques en Europe, mais également un site d’assemblage de batteries en Allemagne et une coentreprise de fabrication de cellules à forte teneur en nickel en Turquie. Par ailleurs, il a conclu un partenariat avec Volkswagen pour la production de 1,2 million de véhicules sur une période de six ans.
Des résultats financiers en deçà des attentes
Malgré ces efforts, Ford souhaite réaliser les principales tâches liées au développement en Amérique du Nord, dans le contexte de la transition électrique. Le groupe espère sans doute profiter des retombées de l’IRA (Inflation Reduction Act). Ce plan introduit de larges subventions en faveur des véhicules électriques construits aux Etats-Unis. Pays dans lequel Ford a supprimé plusieurs milliers de postes. En cause, des résultats financiers en deçà des attentes. Avec notamment des marges bénéficiaires avant impôts à 2,2% des ventes pour les neuf premiers mois de 2022. Par ailleurs, le fabricant a mis en garde, en octobre dernier, contre l’affaiblissement des conditions économiques en Europe.
Les salariés mettent en garde Ford
Un porte-parole du siège de Ford dans l’État du Michigan a déclaré que les discussions avec les comités d’entreprise allemands se poursuivaient pour atteindre une plus grande compétitivité en Europe à la faveur de la transition vers les VE. Cependant, il a évité de parler des licenciements. De son côté, le syndicat IG Metall a prévenu que les salariés prendraient des mesures qui pourraient avoir un impact sérieux sur l’entreprise, en Allemagne et en Europe, si les négociations à venir n’assurent pas l’avenir des travailleurs.