Sheryl Sandberg, directrice d’exploitation de la maison mère de Facebook, a annoncé son départ après 14 ans au sein de l’entreprise. La fin d’une époque témoin du nouveau virage du mastodonte de la tech.
« Je suis triste du jour où je ne pourrai plus travailler aussi étroitement avec Sheryl », peut-on lire dans le message-fleuve d’hommage publié mercredi 1er juin sur Facebook par Mark Zuckerberg à l’attention de sa désormais ex-directrice d’exploitation. Cette dernière, Sheryl Sandberg, annonçait quelques heures plus tôt son départ de la société mère du réseau social, après 14 ans de service.
La tristesse du patron de Facebook reflète assez bien le vide que devrait laisser cette ancienne employée de l’administration Clinton au sein du géant américain de la tech. Tant elle a posé les jalons du Meta d’aujourd’hui en termes de rentabilité économique au cours de son séjour débuté plutôt fortuitement et censé être bref, à en croire l’intéressée même.
Pionnière et bouclier
C’est en effet à Sheryl Sandberg que l’on doit la stratégie de monétisation fondée sur le ciblage publicitaire du leader des réseaux sociaux. Fort de son expérience chez Google, l’Américaine de 52 ans, diplômée de Harvard, a contribué au fil des années, à faire de Facebook une société prospère. La firme passant de 153 millions de dollars de revenus à son arrivée en 2008 à 27,6 milliards de dollars moins d’une décennie plus tard.
Elle aura été en ce sens la pionnière du virage économique de la société californienne. Mais l’empreinte de Sheryl Sandberg sur Meta va bien au-delà des chiffres. Puisque la native de Washington était également le visage du groupe, surtout dans la tempête. Son rôle était principalement de se constituer en bouclier pour Zuckerberg pendant de nombreux scandales, à l’instar de celui dit de Cambridge Analytica en 2018, qui l’a vu témoigner devant le Congrès américain.
Perte d’influence
Cet épisode aura aussi contribué à entacher quelque peu son image au sein de l’opinion publique. Notamment à cause de la gestion approximative de ce scandale d’envergure dans l’histoire de Facebook.
Ces dernières années, l’auteure du best-seller « Lean In » a progressivement perdu de son influence auprès de Mark Zuckerberg. Le grand patron ayant décidé de faire basculer la société dans la prochaine étape, celle du métavers. La décision de quitter Meta émanerait toutefois d’elle-même, selon le New York Times qui indique qu’elle y a déjà songé à deux occasions au moins par le passé. Elle conserve néanmoins son siège au Conseil d’administration.