La banque française étudierait la cession de ses activités américaines afin de renforcer sa présence en Europe. Mais l’opération pourrait faire face à quelques obstacles.
La BNP Paribas pourrait bientôt dire adieu à sa filiale américaine Bank of the West, selon des informations de Reuters. L’agence de presse britannique qui cite trois sources proches du dossier, indique en effet que les banques conseil JPMorgan et Goldman Sachs ont d’ores et déjà reçu mandat de la banque française aux fins d’identifier de potentiels repreneurs pour la structure bancaire basée à San Francisco. Bien que l’opération pourrait ne jamais aller à son terme, à en croire les mêmes sources.
Quoi qu’il en soit, Reuters croit savoir que la transaction pourrait rapporter 15 milliards de dollars pour BNP Paribas dans ce qui représenterait la fin de son mariage de plus de 40 ans avec sa plus grande filiale en dehors de l’Union européenne. Grand nom de la finance américaine grâce à sa présence dans près d’une vingtaine d’États outre-Atlantique et des actifs frôlant les 100 milliards de dollars, Bank of the West est tombé dans l’escarcelle de BNP au début des années 1980. Depuis les deux acteurs ont fait du chemin ensemble.
Quelques écueils
Jusqu’à ces derniers mois où les rumeurs d’une vente de la plateforme bancaire californienne ont commencé à sourdre. Encore plus depuis la récente cession par l’Espagnol BBVA de sa branche américaine à PNC Financial Services Group contre 11,6 milliards de dollars. C’est de cette opération que voudrait justement s’inspirer le leader bancaire français, toujours selon Reuters, dans sa volonté de quitter les États-Unis. Les liquidités générées dans une potentielle vente de Bank of the West pourraient ainsi l’aider à consolider sa position en Europe, tel que le recommande la Banque centrale européenne depuis peu.
Mais l’opération pourrait se heurter à bien des écueils. En raison de la taille de la banque à céder, les potentiels acquéreurs ne sont pas légion. Reuters indique à cet effet que PNC considéré depuis un moment comme un candidat au rachat serait désormais focalisé sur sa récente acquisition. Reste maintenant à dégoter l’heureux élu sur le marché canadien où la Banque Toronto-Dominion et la Banque de Montréal sont notamment identifiées, à en croire l’agence de presse.
L’autre obstacle à franchir pour la banque de la rue d’Antin serait réglementaire avec des autorités américaines désormais plus regardantes en matière de fusion bancaire. BNP Paribas va sans doute empocher un beau pactole pour sa filiale américaine, mais les moyens d’y parvenir ne sont pas simples.