Le richissime homme d’affaires est prêt à investir 6 milliards de dollars contre la faim dans le monde. Mais seulement si le Programme alimentaire mondial parvient à lui démontrer comment cette somme pourrait suffire à éradiquer le fléau.
Elon Musk est un homme de défis. La trajectoire de sa vie entrepreneuriale en est une preuve. David Beasley, directeur du Programme alimentaire mondial (PAM) aurait dû le savoir avant de se lancer la semaine écoulée, dans un plaidoyer certes honorable, mais avec un défaut de calibrage. L’officiel onusien avait en effet, dans un entretien diffusé sur CNN, demandé pour les 42 millions d’individus en proie à l’extrême famine dans le monde, davantage de bienveillance de la part de ceux qui sont susceptibles d’aider.
Dans le collimateur du directeur du PAM, figurent notamment les plus riches de la planète. Elon Musk, patron de la firme automobile Tesla, avait été nommément cité comme une figure capable d’aider à vaincre le fléau dans le monde avec seulement 2% de sa richesse globale actuellement estimée selon l’index Bloomberg, à 311 milliards de dollars. Soit un peu plus de six milliards de dollars.
Seulement une affaire de six milliards de dollars ?
La déclaration de David Beasley devenue très vite virale sur les réseaux sociaux, a interpellé le twitto Eli David, présenté comme un chercheur sur son profil. Ce dernier a, dans une initiative de fact-checking, estimé qu’il n’était tout simplement pas possible de vaincre la famine dans le monde avec six milliards de dollars quand le PAM lui-même n’y est pas parvenu avec ses 8,4 milliards de dollars collectés en 2020.
Elon Musk est par ailleurs intervenu dans un tweet dimanche 31 octobre, indiquant qu’il était prêt à faire œuvre de charité en vendant une part de ses actions si le PAM lui démontrait avec transparence, par quelle manœuvre une enveloppe de six milliards de dollars pourrait suffire à éradiquer la faim de la terre.
Une déclaration péremptoire ?
David Beasley s’est par la suite rattrapé en affirmant que les six milliards ne sauveraient pas le monde de la famine, mais cela le préserverait des instabilités géopolitiques, facteurs aggravants de la situation d’extrême famine dans laquelle se trouvent les 42 millions d’âmes. Un rétropédalage sémantique destiné à sauver la face après le défi d’Elon Musk ? Rien n’est moins sûr. Toujours est-il que les fortunés sont régulièrement pointés du doigt pour leur accumulation de la richesse quand des gens meurent régulièrement pour un rien.