Le numéro 1 mondial des cosmétiques a mis en place au fil des ans, une véritable ingénierie tant pour la sélection de ses employés que pour leur développement.
Fleuron français du CAC 40, L’Oréal suscite naturellement des convoitises chez les demandeurs d’emploi. Surtout au sein d’ex-pensionnaires des plus prestigieuses écoles de commerce telles que l’École supérieure des sciences économiques et commerciales (Essec) et l’École des hautes études commerciales (HEC) entre autres. Parmi les entreprises les plus cotées au monde, le géant de l’industrie cosmétique serait, à en croire le cabinet de conseil Universum, le deuxième groupe le plus convoité en France. Même des mastodontes comme Google et Chanel n’attirent pas autant de monde que lui.
Mais si les aspirants sont nombreux, très peu parviennent à réaliser le rêve d’intégrer l’entreprise. En guise d’illustration, la firme détenue par la famille Bettencourt a favorablement répondu à 9 000 demandes d’embauche seulement sur un million de candidatures en 2020, selon des informations du magazine Capital.
Une pouponnière
Autant dire que les heureux élus doivent se sentir privilégiés. Car travailler à L’Oréal confère de nombreux avantages, notamment pour ceux qui parviennent à taper dans l’œil de leur hiérarchie. L’entreprise privilégie un système de promotion pyramidale. Autrement dit, une fois qu’on y accède, le plus souvent très jeune, il faut briller pour gravir les échelons. C’est ce qui explique la présence de plusieurs hauts cadres avec une forte ancienneté au sein du groupe. À l’image de Nicolas Hieronimus, directeur général depuis mai dernier. Aujourd’hui âgé de 57 ans, ce diplômé de l’Essec a intégré L’Oréal il y a 34 ans. De chef de produit, il a traversé les marches une à une pour arriver au sommet.
Des sacrifices
Ces figures de l’entreprise désignées à travers le terme de « bébé L’Oréal » sont toutefois soumises à d’intenses pressions. Les meilleurs esprits sont certes récompensés, mais la réussite au sein de l’entreprise requiert nombre de sacrifices tels que le travail à pas d’heure, une tenue toujours impeccable au travail, l’affrontement de défis au quotidien, même si le niveau d’exigence tend à baisser au fil des ans, selon de nombreux témoignages de responsables de la boîte.
Reste que chez Oréal tout est mis en œuvre pour toujours tester les limites des employés. Conséquence : les moins résilients n’y survivent pas, même en étant bardés de diplômes. Le rythme est si effréné que 45% des employés jettent l’éponge après trois ans, à en croire des témoignages reçus d’anciens responsables par Capital.