Le géant des transports ferroviaires est en passe d’acquérir son concurrent Bombardier, contre la modique somme de 5,3 milliards d’euros. L’accord qui pourrait être finalisé ce vendredi 29 janvier, devrait contribuer à décupler la puissance de frappe du constructeur français sur le marché.
Alstom a de l’appétit et entend se satisfaire autant que faire se peut. Et naturellement ce sont ses concurrents qui en font les frais. Le groupe dirigé par Henri Poupart-Lafarge a décidé de racheter Bombardier. Le deal qui devrait coûter au maximum 5,3 milliards d’euros verrait le géant français devenir numéro deux mondial des transports ferroviaires, juste derrière le mastodonte chinois CRRC. Avec un carnet de commandes davantage garni (autour des 71,1 milliards d’euros), une desserte élargie à 70 pays, Alstom passerait tout simplement à 15,7 milliards d’euros de chiffre d’affaires, à l’issue de cette opération de rachat imminente.
Come-back et défi
Ce projet mené dans les moindres détails par Alstom, marque un retour en force dans la volonté du groupe français d’élargir ses horizons économiques. L’entreprise de Henri Poupart-Lafarge avait dû en effet renoncer à sa volonté de fusionner avec l’Allemand Siemens face au désaccord de la commission européenne de la concurrence. Bruxelles estimant, sans surprise d’ailleurs, qu’une telle opération poserait de nombreux problèmes concurrentiels. À la grande décision de Berlin et Paris. Le ministre français de l’Économie, Bruno Le Maire, avait publiquement qualifié le veto européen d’erreur attentatoire servant les intérêts de la Chine.
Pékin justement, fait planer depuis quelques années une réelle sur Alstom dans le secteur des transports ferroviaires à travers son fleuron, CRRC. Fort de ses succès de plus en plus notoires au-delà de ses frontières, l’industriel chinois vient brouter sur les terres européennes et même américaines. Il faut dire que les astuces pour s’attirer de gros marchés ne manquent pas chez CRRC. Outre ces innovations technologiques, le constructeur qui a les faveurs des autorités de Pékin, n’hésite pas à casser les coûts de production, toujours dans le but de séduire la clientèle.
De fait, l’expansion à venir d’Alstom grâce à son rachat de Bombardier se révèle comme une opportunité de contrecarrer CRRC et ses velléités vues par certains comme hégémoniques. Encore faudrait-il se montrer vigilant. Car, si l’opération constitue une aubaine, l’entreprise canadienne victime depuis quelques années de pertes de ressources, n’est pas en grande forme financière. Henri Poupart-Lafarge et les siens devront donc se consacrer au redressement du constructeur canadien sitôt le mariage consommé.