Alors qu’il subit les assauts du fonds activiste Amber Capital, Arnaud Lagardère recrute des alliés. Marc Ladreit de Lacharrière et Vincent Bolloré viennent d’entrer au capital de Lagardère, a-t-on appris d’une source au fait du dossier, confirmant une information du journal Les Echos. Ces prises de participation représenteraient un signal amical de soutien envers le dirigeant.
Depuis plus de quatre ans, Amber Capital, devenu premier actionnaire de Lagardère avec 16,4% du capital, dénonce la gestion et les performances boursières du groupe présent dans l’édition, les boutiques d’aéroport et les médias. Le fonds activiste britannique réclame l’abandon de la gestion en commandite et un renouvellement total du conseil surveillance lors de la prochaine assemblée générale du groupe le 5 mai.
Amber réclame un renouvellement total du conseil de Lagardère
Amber Capital espère à cette occasion obtenir le soutien de l’influente agence de recommandation aux actionnaires ISS. Dans un rapport, ISS recommande aux actionnaires de voter pour le remplacement de cinq membres du conseil de Lagardère, dont son président, par cinq candidats présentés par le fonds britannique. L’agence ne va pas toutefois jusqu’à recommander un renouvellement total du conseil comme prôné par Amber.
Cette offensive d’Amber Capital est en quelque sorte une manière de remettre en cause la gouvernance d’Arnaud Lagardère. Depuis quelques années, le dirigeant français lutte pour sauver sa tête. Il se trouverait dans un véritable cul-de-sac. Le fils de Jean-Luc Lagardère, souvent raillé pour son inconstance et son dilettantisme, pourrait ainsi devenir la première grande victime financière du coronavirus et perdre le contrôle de l’entreprise portant son nom.
Marc Ladreit de Lacharrière et Vincent Bolloré à la rescousse
A l’approche de cette importante assemblée générale du 5 mai, Arnaud Lagardère reçoit pourtant une bouffée d’oxygène. Marc Ladreit de Lacharrière via sa holding Fimalac, et Vincent Bolloré, premier actionnaire de Vivendi via son groupe familial Bolloré, sont entrés au capital de Lagardère, a-t-on appris du journal Les Echos. Ces participations étant inférieures à 5%, elles n’ont pas fait l’objet de déclarations auprès de l’Autorité des marchés financiers. Un analyste estime qu’il « Il s’agit d’un signal amical de soutien » en faveur d’Arnaud Lagardère.
Selon les Echos, l’entourage de Vincent Bolloré et Fimalac n’étaient pas joignables dans l’immédiat pour commenter ces informations. Aussi, Lagardère n’a pas commenté publiquement ces informations.