Mauritanie : levée des poursuites contre Ould Bouamatou et d’autres exilés ?

Fin d’exil pour les « bannis » de l’ère Abdel Aziz ? Le nouveau pouvoir mauritanien aurait décidé de lever les poursuites judiciaires contre l’homme d’affaires Mohamed Ould Bouamatou et d’autres exilés politiques, si l’on en croit les médias locaux.

Ghazouani a-t-il écouté son peuple ?

Selon des sites arabophones comme « taqadoum » et « anbaa.info », citant une source proche de la présidence, le nouveau chef d’Etat mauritanien Mohamed Ould Ghazouani aurait décidé de mettre fin aux poursuites contre l’homme d’affaires Mohamed Ould Bouamatou et d’autres exilés politiques, dont Mohamed ould Debbagh (proche collaborateur de Bouamatou) et Mustapha ould Limam Chafi’i, un habitué des palais présidentiels en Afrique de l’Ouest.

Ce potentiel abandon des poursuites contre les exilés politiques aurait été précipité par une manifestation devant la présidence de la République à Nouakchott. Près d’un millier de personnes ont en effet participé à un « sit-in » le 13 décembre pour exiger le retour des « bannis » du régime de l’ancien chef de l’État Mohamed Ould Abdel Aziz. Parmi ces exilés, des journalistes, des blogueurs, des artistes et des hommes d’affaires. Selon les manifestants « aucune ouverture et aucune forme d’apaisement du climat politique en Mauritanie n’est concevable, sans le retour des exilés et la fin des poursuites injustifiées contre les hommes d’affaires, journalistes, syndicalistes et blogueurs ».

Un climat de détente s’est instauré en Mauritanie

Ces poursuites tous azimuts ont été déclenchées à partir de septembre 2017 pour prendre fin en juillet 2019, après l’élection de Ghazouani. Pour ce qui concerne Mohamed Ould Bouamatou, ces poursuites sont restées vaines car la police internationale (Interpol) a annulé les notices rouges à l’origine du mandat d’arrêt international lancé contre le banquier, en motivant cette décision « par le caractère politique des poursuites dont il fait l’objet».

Depuis l’accession au pouvoir de Mohamed Ould Ghazouani, la Mauritanie aspire à une nouvelle ère : celle du dialogue et du consensus. Ce climat de détente a permis la remise en liberté de prisonniers d’opinion et le retour au pays d’Ahmed Baba Ould Azizi, ex-président de l’Union nationale des employeurs mauritaniens (UNEM) et homme d’affaires.

Mohamed Ould Bouamatou, pour la santé et la démocratie en Afrique

Notons qu’en décembre, le premier ministre mauritanien, Ismaïl Ould Beda Ould Cheikh Sidiya, a remis une distinction à l’homme d’affaires mauritanien Mohamed Ould Bouamatou, pour ses efforts d’investissement dans le pays. Cette cérémonie de réhabilitation a eu lieu en l’absence du banquier, qui espère à présent que les rumeurs des médias mauritaniens sont vraies. Il pourrait ainsi rentrer au pays sans crainte et mieux agir sur le terrain à travers sa clinique ophtalmologique, qui opère gratuitement de la cataracte. Et surtout participer à la démocratisation de la Mauritanie grâce à sa fondation pour l’égalité des chances en Afrique, bête noire du régime liberticide d’Abdel Aziz.

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