Invité du Club de l’économie du « Monde » le jeudi 21 mars, Eric Lombard, le directeur général de la Caisse des dépôts, a déclaré que son groupe ne manque pas d’argent, mais de projets à financer.
Eric Lombard, le directeur général de la Caisse des dépôts était l’invité du Club de l’économie du « Monde », le jeudi 21 mars. Il a déroulé les ambitions de son groupe et a également expliqué comment la Caisse des dépôts pouvait aider les élus locaux à mettre en place des projets dans leurs villes. Il a surtout révélé que son groupe ne manque pas d’argent, mais de projets à financer.
Caisse des dépôts : Villes de France, me voici !
Le patron du premier financeur des collectivités françaises part d’abord d’une observation courante. « Prenez une ville moyenne, dit-il. L’élu veut réhabiliter son centre-ville, faire venir des commerces, rénover son logement social, construire une maison de santé. Pour cela, il a besoin d’ingénierie et de capital pour ses sociétés d’économie mixte, par exemple pour racheter les bas d’immeubles et de maisons ou faire du remembrement ». Face à cette « foultitude de services qui se résument à de l’ingénierie, de l’investissement, du financement. », la plupart des élus ne sauraient pas trop comment s’y prendre. Pis, il y en aurait qui ignorent tout du rôle de la Caisse des dépôts. « Quand j’ai rencontré le premier ministre avant d’être nommé, il m’a dit : ‘’Moi, je suis maire depuis neuf ans, je ne sais pas bien ce que fait la Caisse des dépôts’’. », a confié Eric Lombard, un peu taquin.
« Nous ne manquons pas d’argent ».
Or, relève-t-il, « Nous avons tout cela. L’idée de la Banque des territoires, c’est de fédérer ces offres pour qu’il y ait une personne qui, sur chaque territoire, soit porteuse de toutes ces offres vis-à-vis des élus. ». Quid des moyens financiers ? « Chaque année, nous octroyons 15 milliards de prêts nouveaux et je pense que nous pouvons passer à 18. Mon prédécesseur, Pierre-René Lemas, a monté le niveau d’investissement en capital à 700 ou 800 millions d’euros par an, et je pense qu’on peut le porter à 1,5 milliard d’euros. Sur les cinq années qui viennent, la Banque des territoires représentera un investissement total de 100 milliards, dont pas loin de 10 milliards en capital. » a fait savoir le patron de la Caisse des dépôts. Fort de cela, il lance avec assurance : « Nous ne manquons pas d’argent ».
« Nous manquons de projets. »
D’ailleurs, il rappelle que sur un bilan de 440 milliards d’euros, son groupe a toute la latitude de porter « plus d’investissements et plus de prêts ». Le seul hic, assure-t-il, c’est que les projets à financier manquent sur la table de la Caisse des dépôts. « Nous manquons de projets. Quand il y en a, on les finance. La différence entre les territoires qui vont bien et ceux qui ne vont pas bien, c’est la capacité à monter des projets. ». Un clin d’œil aux manifestations actuelles des Gilets Jaunes. Il a d’ailleurs soutenu que le phénomène des Gilets Jaunes n’est que le résultat d’une fracture sociale. D’une part, il y aurait une France « des régions et des territoires qui vont bien », une « France du plein-emploi (…) où les entreprises peinent à recruter». D’autre part, « la France des Gilets Jaunes », celle des « territoires dont ne s’est pas préoccupé ».