Julien Leclercq aux commandes de Decathlon

À 40 ans, ce fils du fondateur de l’enseigne sportive prend les rênes du conseil d’administration après avoir roulé longtemps sa bosse au sein de l’empire familial.

Chez Decathlon, honneur à la famille. Julien Leclercq a été nommé lundi 10 mars 2025, à la tête du conseil d’administration de l’entreprise. Ce quadragénaire n’est que le fils du fondateur Michel Leclercq. Ce dernier étant cousin germain Gérard Mulliez, l’homme à l’origine d’Auchan.

Cette nomination s’inscrit donc dans la tradition du clan Mulliez selon laquelle « le président des enseignes est souvent un familial », comme l’explique au journal Le Monde, une source au fait des pratiques au sein de l’Association Familiale Mulliez (AFM), le groupement créé en 1955 pour veilleur sur les intérêts économiques de cette famille comptant parmi les plus prospères de France.

Julien Leclercq est installé après un parcours de deux décennies au sein du groupe, avec des postes de : chef de rayon en Espagne, directeur de magasin en Belgique, pionnier des opérations à Singapour et co-créateur de Decathlon Travel.

« On espère qu’il va incarner une rupture dans un groupe où il n’y a jamais eu autant de mouvements sociaux et de polémiques. Une entreprise où l’appétit gargantuesque des actionnaires pour les dividendes s’est fait au détriment de la rémunération et des conditions de travail des salariés », cingle Sébastien Chauvin, délégué syndical central pour la CFDT, au Monde.

Entre controverses et défis

L’image de Decathlon, deuxième enseigne préférée des Français derrière Action a en effet été récemment ternie par plusieurs controverses, dont le versement d’un milliard d’euros de dividendes à ses actionnaires alors qu’Auchan procédait au même moment à des coupes dans ses rangs.

Un timing qui la fiche mal pour « un usage plus créateur de valeur, pas de richesse », d’après les mots l’ancien président Fabien Derville. À cela s’ajoutent les révélations parues en 2002 sur la poursuite discrète de ses ventes en Russie et sur l’implication présumée de travail forcé des Ouïgours dans sa chaîne de production, le mois dernier.

Julien Leclercq devra également composer avec l’héritage familial peu flatteur d’un demi-frère aîné – Matthieu Leclercq –  évincé de la présidence en 2018 après six ans de fonction, sur fond de désaccord stratégique avec les actionnaires.

Un virage vers la premiumisation

Decathlon avait sous son règne fait le choix controversé d’écarter les grandes marques internationales au profit des siennes. Une page depuis refermée avec la réduction à une quinzaine de marques composant le portefeuille de l’enseigne.

Autre défi pour le nouveau patron : la supervision de la montée en gamme d’une marque qui s’intéresse désormais au plus près au sponsoring des sportifs de haut niveau parmi lesquels : Antoine Griezmann, Teddy Riner ou encore Gaël Monfils.

« Devenir une marque qui équipe les plus grands sportifs, c’est essayer de briser le plafond de verre face à des grands équipementiers comme Nike, Adidas ou Puma« , analyse Olivier Salomon, directeur associé du cabinet AlixPartners, interrogé par Le Monde.

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