L’homme d’affaires et multientrepreneur semble avoir fait de l’entreprise leader de l’intelligence artificielle, une obsession.
C’est une information rapportée en exclusivité lundi 10 février par le Wall Street Journal (WSJ) : Elon Musk est à la tête d’un consortium souhaitant racheter OpenAI, la firme à l’origine de ChatGPT, le plus célèbre des modèles d’intelligence artificielle (IA) générative actuellement sur le marché.
Le journal américain indique qu’une offre de 97,4 milliards de dollars a ainsi été formulée au Conseil d’administration de la société basée en Californie, avec pour objectif déclaré de la faire « redevenir l’entreprise open source et axée sur la sécurité qu’elle était autrefois », d’après les mots de l’avocat de Musk, Marc Toberoff, cité par le WSJ.
Cette déclaration fait référence aux origines d’OpenAI, fondée en 2015 comme organisation à but non lucratif par Elon Musk et Sam Altman. La vision initiale a cependant évolué lorsque ce dernier, devenu PDG, a créé une filiale à but lucratif parallèlement à la structure originelle, une décision prise après le départ de Musk de l’organisation.
Une vieille rancune
Cette manœuvre lui a notamment permis de lever des fonds auprès d’investisseurs, dont Microsoft, dès 2019, afin de faire son entrée fracassante sur le marché de l’IA, avec le lancement de ChatGPT en novembre 2022.
Mais Elon Musk n’a jamais su digérer cette transformation. « Jamais auparavant une entreprise n’était passée du statut d’organisme de bienfaisance exonéré d’impôt à celui de gorgone à but lucratif de 157 milliards de dollars paralysant le marché – et ce en seulement huit ans », a dénoncé le milliardaire, qui a depuis créé xAI, sa propre entreprise d’IA, dans une plainte déposée à San Francisco.
Son point de désaccord ? Le projet de Sam Altman de faire passer la filiale d’OpenAI en une société à part entière dans laquelle l’entreprise originelle désormais évaluée à 157 milliards de dollars détiendrait des parts.
Des enjeux majeurs
« Cela nécessite de mentir aux donateurs, aux membres, aux marchés, aux régulateurs et au public. OpenAI, Inc., cofondée par Musk en tant qu’association caritative indépendante engagée en faveur de la sécurité et de la transparence – et nourrie à ses débuts par l’argent, les conseils, les efforts de recrutement et les relations de Musk – est en passe de devenir rapidement, sous la direction d’Altman, Brockman et Microsoft, une filiale à but entièrement lucratif de Microsoft », accusait encore le texte.
La dernière offensive commerciale de Musk à laquelle Altman a déjà opposé une fin de non-recevoir tout en proposant de racheter Twitter – la plateforme de Musk – pour 9,74 milliards de dollars, participe donc d’enjeux considérables.
D’autant que Sam Altman s’est récemment engagé via OpenAI, à participer à un investissement de 500 milliards de dollars en infrastructures IA aux États-Unis avec d’autres partenaires comme SoftBank et Oracle. Par ailleurs, personne n’ignore que mettre la main sur OpenAI serait d’un grand bénéfice pour xAI, largement en retard sur la concurrence.