Premier ministre : dernières tractations pour Emmanuel Macron

Après avoir reçu les partis politiques la semaine dernière, pour discuter du choix du premier ministre, Emmanuel Macron a eu des entretiens ce lundi avec plusieurs personnalités. Notamment le candidat à Matignon Bernard Cazeneuve, et les anciens chefs d’Etat François Hollande et Nicolas Sarkozy. Le président de la République devrait faire une annonce d’ici ce mercredi.

Après avoir reçu les partis politiques et des élus ces deux dernières semaines, Emmanuel Macron a poursuivi ses entrevues ce lundi 2 septembre au palais de l’Elysée. Pour ces ultimes tractations, le président de la République a reçu tour à tour Bernard Cazeneuve, François Hollande, Nicolas Sarkozy et Xavier Bertrand.

La gauche dit Non à Bernard Cazeneuve comme premier ministre

Emmanuel Macron a d’abord eu un entretien d’une heure et demi, à partir de 8h45, avec Bernard Cazeneuve, présenté depuis plusieurs semaines comme le favori pour Matignon. L’ancien premier ministre socialiste dit qu’il est prêt à assumer la fonction de chef du gouvernement, mais précise qu’il « n’est pas demandeur ». Il accepterait le poste par « devoir et pour éviter des difficultés supplémentaires au pays », selon son entourage.

Si Macron voit en lui un bon compromis entre la gauche et la droite, l’ex ministre de l’Intérieur (2015) de 61 ans n’est soutenu par aucun des quatre partis de l’alliance de gauche (PS, LFI, EELV, PC). Selon le coordinateur de LFI Manuel Bompard, il pourrait diviser les socialistes. Ses anciens camarades affirment d’ailleurs qu’il appartient à l’ancien monde du hollandisme. La cheffe de file des députés LFI, Mathilde Panot, rappelle aussi que « Cazeneuve est opposé au programme du Nouveau Front populaire » (NFP).

Xavier Bertrand et Bernard Cazeneuve mis dans le même panier

Manuel Bompard prévient en outre que les élus de gauche censureront au Parlement « tout gouvernement autre que celui de Lucie Castets ». Pourtant, Emmanuel Macron a été clair au sujet de la haute-fonctionnaire de 37 ans : il n’en veut pas. Le président de la République a également reçu à 15h30 Xavier Bertrand, l’autre favori à Matignon d’après les Macronistes.

Le président de la région Hauts-de-France, 59 ans, ne cache pas son intérêt pour la fonction de premier ministre. Mais il n’a pas le soutien des Républicains (LR), qui voit en lui un tenant d’une droite gaulliste et sociale. De leurs côtés, les socialistes le traite de « macroniste plus ou moins défroqué » comme le serait Bernard Cazeneuve.

Nicolas Sarkozy veut un premier ministre de droite 

Avant Xavier Bertrand, Emmanuel Macron a eu une entrevue vers 10h avec François Hollande, qui a dit tout le bien qu’il pensait de Bernard Cazeneuve. Arrivé à 12h30 à l’Elysée, l’autre ancien président de la République, Nicolas Sarkozy a conseillé à Emmanuel Macron de choisir un « premier ministre de droite ». Selon l’entourage de l’actuel chef de l’Etat, le but de ces entrevues, aux allures d’entretien d’embauche, est de voir « si les hypothèses Cazeneuve et Bertrand sont viables au regard du critère de stabilité ». Mais, précise-t-on, Macron pourrait sortir un autre nom de son chapeau.

Thierry Beaudet se mêle de la course à Matignon

Justement, un autre nom a fait irruption dans la short liste ce lundi. Celui de Thierry Beaudet, président du Conseil économique, social et environnemental (CESE). Le chef de l’Etat aurait déjà échangé avec lui dans le cadre de ses précédentes discussions institutionnelles. Cet ancien responsable mutualiste de 62 ans est perçu comme une option « très sérieuse », selon un proche des négociations. Il aurait donné son accord à Emmanuel Macron pour le poste de premier ministre, si l’on en croit l’Opinion.

Le NFP a donné ses priorités pour les trois prochaines années

Toujours selon des sources proches de l’Elysée, Emmanuel Macron pourrait procéder à la nomination du nouveau locataire de Matignon dès ce mardi ou mercredi. Le temps presse, car il faut mettre rapidement sur pied un nouveau gouvernement, pour plancher sur des questions urgentes. Comme l’adoption du budget 2025, qui doit être déposé au Parlement le 1er octobre au plus tard. Ce budget se rapprocherait de l’enveloppe financière de 2024 (492 milliards d’euros). Le NFP a été prévenu qu’il faudra « répondre à l’urgence sociale, au défi climatique et à la justice fiscale ».

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