L’homme d’affaires américain a déposé une plainte retentissante contre plusieurs grandes entreprises accusées d’entente illégale dans le but de priver son réseau social, X, d’annonces publicitaires.
Elon Musk ne fait décidément jamais les choses comme les autres. Le multi-entrepreneur et accessoirement l’homme le plus riche de la planète, a décidé d’intenter un procès contre la Fédération mondiale des annonceurs.
Il s’agit d’un groupe de plus de 600 multinationales parmi les plus importantes du monde, impliquées dans une soixantaine de marchés différents, allant du marketing à l’agroalimentaire. Ces firmes comprenant notamment L’Oréal, Samsung, Volkswagen ou encore Unilever, sont accusées d’avoir conspiré afin de priver X d’annonces publicitaires.
« Les gens sont lésés lorsque le marché des idées est restreint. Aucun petit groupe ne devrait monopoliser ce qui est monétisé », a déclaré la directrice générale de X, Linda Yaccarino, au sujet de la plainte, sur la plateforme.
Logique de l’autodestruction
À l’origine de cette offensive judiciaire peu commune, le tarissement des revenus publicitaires du réseau social depuis son rachat en octobre 2022 par Elon Musk. Ils ont en effet chuté à moins 55% par mois depuis cette période rien qu’aux États-Unis, à en croire des données révélées en octobre dernier par l’agence Reuters.
En cause, la réticence des annonceurs à s’associer à Musk, dont le principe de liberté d’expression absolue fait la part belle aux fausses informations et autres contenus problématiques sur la plateforme.
Cette situation intervient alors que le PDG doit rembourser une grande partie des 44 milliards mobilisés pour l’acquisition de X. « Allez-vous faire foutre. Est-ce que c’est clair ? », avait-il pourtant lancé au sujet des annonceurs en novembre 2023, les accusant de lui faire « du chantage ».
Un aboutissement improbable
Musk qui demande à travers sa plainte, des dommages et intérêts et une injonction du tribunal contre toute conspiration visant X, parviendra-t-il à obtenir gain de cause ? Ce n’est pas aussi, selon Christine Bartholomew, experte en droit de la concurrence et professeure à la faculté de droit de l’Université de Buffalo.
« X doit démontrer qu’il existait un accord effectif de boycott auquel chaque annonceur a adhéré », indique-t-elle dans les colonnes de Reuters. La spécialiste ajoute par ailleurs que le réseau social ne peut en aucune manière contraindre les entreprises à dépenser leurs revenus publicitaires sur la plateforme.
Cette plainte correspond toutefois à la personnalité du fondateur de Tesla, convaincu de pouvoir défier le statu quo. Les prochains développements sur le sujet devraient être particulièrement attendus.