Fnac Darty et 150 autres enseignes réclament une extension à toutes les entreprises du dispositif de plafonnement de la hausse des loyers, actuellement réservé aux ménages et PME. Elles s’alarment du poids trop important des loyers et charges immobilières.
Plus de 150 enseignes – dont Kiabi, H&M, Maisons du Monde, Décathlon et Fnac Darty – ont interpellé lundi les députés français pour leur demander d’étendre à toutes les entreprises le dispositif de plafonnement de la hausse des loyers à 3,5%, jusqu’ici réservé aux ménages et PME.
Hausse du coût du loyer, de l’énergie et des salaires
Dans leurs lettres, elles indiquent que les « loyers et charges immobilières prennent un poids croissant pour ne pas dire insupportable ». Et rappellent au passage que les dépenses sur le parc de magasins « représentent le premier ou le deuxième poste de charges ». Elles pèseraient jusqu’à 20% du chiffre d’affaires d’un point de vente.
Outre le loyer, les distributeurs ont évoqué l’augmentation du coût de l’énergie et des salaires, ainsi qu’une baisse en volumes de la consommation. Dans un tel contexte, « des milliers de magasins ne pourront pas supporter une indexation aussi élevée des loyers deux années de suite », préviennent-ils.
La prolongation examinée au sénat mercredi
Ces enseignes estiment aussi que le législateur s’est trompé en pensant qu’elles pourraient obtenir des adaptations provisoires de leurs conditions contractuelles grâce aux négociations de gré à gré avec leurs bailleurs. Elles n’ont rien eu. « Moins de 10% des bailleurs ont accepté d’accompagner leurs locataires », soulignent-elles.
Les retailers adressent leurs lettres aux députés à la veille de l’examen, le mercredi 7 juin, de la prolongation du dispositif au Sénat. Le texte a déjà été approuvé par l’Assemblée nationale, le 1er juin. Il propose de reconduire jusqu’à début 2024 le « bouclier loyer » instauré à l’été 2022 et prévu s’éteindre fin juin 2023. Le parlement a également adopté un plafonnement de la hausse de l’indice des loyers commerciaux (ILC) pour les PME.
Vers une restructuration immobilière chez Fnac Darty
Les entreprises de plus grande taille appellent à une généralisation de ce dispositif. Elles font valoir qu’elles souffrent énormément de l’augmentation des coûts d’exploitation et de la baisse parallèle des ventes. Certaines étudient un relèvement des prix en magasins, mais cette option ne porte pas toujours ses fruits. D’autres réfléchissent à une restructuration immobilière. C’est le cas de Fnac Darty très bien avancé le projet au Portugal, en Espagne et en Suisse. En France, il n’a pas encore placé ses pions.
Miser sur le phygital pour faire baisser les loyers
Le leader de la distribution de produits culturels, d’électroniques et d’électroménagers a cependant réalisé des transferts de magasins en Hexagone pour réduire sa surface commerciale. Par exemple Fnac a déménagé du centre commercial Evry 2 pour s’installer dans celui de Carré Sénart. Le groupe a aussi fermé des points de vente comme Darty Bercy. En outre, il investit beaucoup dans le phygital pour faire baisser les loyers.