Elon Musk a finalement racheté Twitter vendredi dernier, après des mois de tergiversation. Le milliardaire américain souhaite faire du réseau social un espace de libre expression. Mais cette ambition inquiète une partie de la twittosphère.
Acquis au prix de 54,20 dollars par action
« Que la fête commence ! », c’est avec ce tweet que le milliardaire américain Elon Musk a annoncé, le vendredi 28 octobre, qu’il a finalement racheté Twitter après plusieurs mois de tergiversation. Le PDG et fondateur de Tesla a acquis le réseau social au prix de 54,20 dollars par action. Il a payé les 44 milliards de dollars de la transaction, en puissant en partie dans son patrimoine. Mais également en s’appuyant sur des fonds d’investissement et des prêts bancaires.
Mercredi déjà, deux jours avant le rachat officiel de Twitter, Elon Musk a publié une vidéo de lui emménageant dans les locaux du groupe à San Francisco, en Californie. C’est dire qu’il n’a pas perdu de temps pour imprimer sa marque. Il a d’ailleurs remercié, dès jeudi soir, le patron de la plateforme, Parag Agrawal, et deux autres dirigeants. Il s’agit du directeur financier Ned Segal et de la responsable des affaires juridiques Vijaya Gadde. Le fondateur de SpaceX avait prévenu à propos d’un licenciement massif, depuis plusieurs semaines.
L’oiseau bleu enfin libéré, prend son envol
Elon Musk a prévu de licencier des milliers d’employés du groupe. Plus exactement 75 % du personnel. Quelques 700 salariés (10% des employés) sont partis depuis juin dernier, pour des raisons financières ou éthiques. Qu’à cela ne tienne ! Le dirigeant américain a déclaré vendredi qu’il était heureux de libérer Twitter. « L’oiseau est libéré », a-t-il écrit. Mais libéré de quoi ou de qui ? On ne saurait le dire, mais le PDG de Tesla et Space X se pose en défenseur ultime de la liberté d’expression.
Elon Musk a déclaré qu’il souhaitait faire de Twitter une place publique numérique pour le bonheur futur de la civilisation et pour aider l’humanité à mieux vivre. La plateforme devrait donc être un espace accueillant pour tout le monde. Même pour le rappeur Kayne West, boycotté par les marques pour des propos antisemites, et pour Donald Trump. L’ancien président américain a été évincé du réseau social après l’épisode du Capitole en janvier 2021.
Un conseil de modération prévu
Cette volonté d’ouvrir la porte à tous fait craindre un regain de désinformation, de racisme et divers abus sur l’application. C’est sans doute animé de cette inquiétude que General Motors (GM) a indiqué vendredi qu’il arrêtait temporairement de payer pour des publicités sur Twitter. D’autres annonceurs pourraient suivre. Une perspective bien sombre pour Twitter qui tire l’essentiel de ses revenus de la publicité des marques, entreprises, décideurs politiques et médias.
Conscient de marcher sur des œufs, Elon Musk a rassuré qu’il ne prendra pas de décision avant la formation prochaine d’un conseil de modération des contenus. Il promet un organe avec des points de vue très divers pour prendre les meilleures décisions comme dans toute démocratie. Il a également assuré qu’il obéira à la législation, en particulier aux Etats Unis et en Europe, là où les pressions sont immenses.