Credit Suisse : comment Antonio Horta-Osorio a précipité sa propre chute

Le banquier portugais a été évincé du fleuron suisse de la finance la semaine dernière, payant son goût pour les vols en jet privé et des approches tendues avec ses collaborateurs.

Une semaine après le départ brutal d’Antonio Horta-Osorio de Credit Suisse, les langues semblent se délier. Et la presse n’en rate bien évidemment pas une miette. L’évincement la semaine écoulée de l’ancien de la Lloyds Bank pour cause de protocole sanitaire non respecté et des voyages multiples en jet privé n’est pas un mystère. Mais d’autres détails émergent ce lundi, des enquêtes internes menées par la banque suisse suite aux allégations imputées à son dirigeant. Et ils le sont pour le moins accablant pour le banquier portugais.

Le Wall Street Journal (WSJ) indique que non seulement le désormais ex-président de Credit Suisse avait un goût immodéré pour les voyages en jet privé, mais il insistait pour que lesdits vols repartent vides après l’avoir déposé aux quatre coins du globe. Ainsi que le révèle l’examen de ses déplacements successifs, de Zurich à Lisbonne, sans oublier Londres ou Madrid. Autant de destinations fréquentées par le banquier de 57 ans. Tantôt dans le cadre du travail, tantôt pour son loisir personnel.

Blâme

À l’image du voyage Suisse-Royaume-Uni de juillet dernier, pour assister à des événements sportifs. D’abord à la finale du tournoi de tennis de Wimbledon le 11, puis quelques heures plus tard au stade de Wembley afin de voir l’Italie triompher de l’Angleterre en championnat d’Europe de football. Le tout aux frais de la princesse, Credit Suisse en l’occurrence. Et qui plus est, en violant les règles de quarantaine en place dans le cadre de la lutte contre le Covid-19.

Selon le WSJ, les informations parues dans la presse ont profondément déçu le conseil d’administration de la banque. D’autant que, à en croire Reuters, l’homme avait déjà manqué à ses obligations sanitaires en Suisse sans autre conséquence qu’un blâme.

Relations tendues

Mais au fur et à mesure que l’enquête interne diligentée par Credit Suisse progressait, les soutiens d’Antonio Horta-Osorio s’amenuisaient au sein d’une structure qu’il se sera également mise à dos à travers ses méthodes de travail, révèle le WSJ. Ses relations se seraient dégradées avec au moins deux des plus anciens cadres de la banque helvète, indique la même source. La détermination du sauveur de la Lloyds Bank à amener du sang neuf au sein de Credit Suisse ne plaisait pas toujours, pas plus que son discours de prise de fonction dépeignant en des termes non-feints, la situation catastrophique de la banque.

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