La firme pharmaceutique française abandonne le développement de son vaccin anti-Coronavirus fondé sur la technologie à l’origine des doses commercialisées par Pfizer/BioNTech et Moderna.
La nouvelle est tombée dans la matinée du mardi 28 septembre. Le vaccin à ARN messager ou ARNm de Sanofi contre le Covid ne verra pas le jour. Le laboratoire pharmaceutique français a décidé d’y renoncer, malgré son développement plutôt encourageant au regard des résultats obtenus lors des différentes phases.
Mais voilà, à l’heure où des firmes concurrentes comme Moderna, mais surtout BioNTech-Pfizer inondent le marché de leur sérum à base d’ARN messager, il serait illusoire aux dires des responsables de Sanofi, de prétendre engranger des marges bénéficiaires . Car le nombre total de vaccins produits dans le monde pourrait atteindre les 12 milliards d’ici la fin 2021, avec le double comme objectif dès le premier semestre de l’année à venir.
Un gâchis
Le renoncement de Sanofi fondé sur des considérations purement commerciales apparaît donc comme une décision pragmatique, car permettant de sauver les coûts de développement, selon Ion-Marc Valahu du fonds d’investissement Clairinvest cité par l’agence Reuters. Et le marché semble accueillir cela de façon positive puisque le titre de l’entreprise était en hausse de 0,1% à 82,2 euros au moment de l’annonce.
Pour autant, cela n’en reste pas moins une contre-performance pour le fleuron pharmaceutique français porteur de tous les espoirs à l’apparition de la pandémie de Covid en mars 2020. Le made in France ébranlé par la crise sanitaire devait commencer à se manifester à travers cette filière stratégique du développement des vaccins. Mais les nombreux couacs inhérents à ce genre d’initiative en ont décidé autrement. Sanofi a essuyé de nombreux échecs lors de ses essais cliniques, malgré l’acquisition fin août de la biotech américaine Translate Bio contre 2,7 milliards d’euros. De quoi renforcer le sentiment légitime d’un certain gâchis dans cette course effrénée aux doses anti-Covid au sein de l’opinion.
La grippe et d’autres pathologies en ligne de mire
L’entreprise veut toutefois voir le verre à moitié plein. Elle compte notamment capitaliser sur l’expertise acquise ces derniers mois pour développer des vaccins ARNm contre la grippe et d’autres pathologies virales, aidée de son partenaire britannique GSK. L’objectif, à en croire les responsables, reste de protéger la France et le monde contre la prochaine pandémie.
Mais il faudra se montrer plus réactif que par le passé à ce niveau. Nombre de firmes dont Pfizer et Moderna se positionnent d’ores et déjà sur ce marché des vaccins antigrippaux à ARN messager.