Le milliardaire breton risque un procès pour corruption dans le cadre de ses activités au Togo. Un revers pour le patron de Vivendi qui pensait s’en tirer avec une amende de 375.000 euros en guise de simple tape sur les doigts.
Il pensait cette affaire malsaine pour sa réputation, définitivement pliée. Fort d’un chèque de 375.000 euros, Vincent Bolloré espérait pouvoir enterrer les accusations de corruption dont fait l’objet son groupe au Togo depuis dix ans. Surtout que l’autre dossier concernant des faits similaires en Guinée a déjà sauté pour cause de prescription. Mais les choses ne sont pas déroulées comme prévu pour le magnat des médias ce vendredi 26 février 2021.
L’audience qui concernait l’affaire s’est soldée par un coup de théâtre. La juge en charge du dossier a tout bonnement refusé de valider l’accord préalablement conclu entre le Parquet national financier (PNF) et les différents protagonistes il y a maintenant plus d’un an. En cause, les 375.000 euros d’amende jugée insuffisante au regard de la gravité des accusations, par ailleurs reconnues par les mises en cause. Alors que le PNF avait jugé cette somme proportionnelle aux préjudices causés par l’affaire, la juge du tribunal judiciaire a rejeté cet arrangement, exigeant la tenue d’un procès.
Une affaire de corruption impliquant des chefs d’État
Le puissant Vincent Bolloré va donc devoir trainer encore cette sale affaire pour un moment. Surtout, il risque de se retrouver au procès pour ce dossier qui remonte à 2010. À l’époque, l’industriel conseillait Alpha Condé et Faure Gnassingbé Eyadéma, alors candidats au fauteuil présidentiel de leur pays respectif, à travers son agence de communication, Havas. Cette filiale du groupe Bolloré aura servi de passerelle au milliardaire pour obtenir de juteux contrats de concession des ports de Conakry et de Lomé pour le compte de sa société Bolloré Logistics, quelques mois après l’accession à la présidence des deux personnalités. Accusé de corruption, l’industriel français avait fini par reconnaitre avoir notamment versé 300.000 euros pour les besoins du candidat Eyadéma en guise de pot-de-vin. C’en était alors suivi un arrangement financier avec le parquet dont l’exécution était soumise à la validation préalable d’un juge.
Ce refus du tribunal de judiciaire est un coup dur pour le milliardaire soucieux de son image. Son avocat, Me Olivier Baratelli, a d’ailleurs indiqué que son client avait plaidé coupable afin de préserver l’avenir de son entreprise.
Les choses semblent désormais assez mal embarquées.