Amber Capital, deuxième actionnaire de Lagardère, réclame le départ de Guillaume Pepy du conseil de surveillance du groupe. Le fonds activiste accuse l’ex-patron de la SNCF d’avoir voté le renouvellement du mandat d’Arnaud Lagardère sans même évaluer son bilan.
Amber Capital passe à l’offensive. Le deuxième actionnaire du groupe Lagardère avec 20 % du capital, a envoyé jeudi un courrier à Arnaud Lagardère pour lui demander la convocation d’une assemblée générale d’ici à fin octobre, afin de faire entrer trois nouveaux membres du conseil de surveillance. Il s’agit de son président Patrick Valroff, le PDG de l’éditeur de jeux vidéo Ubisoft Yves Guillemot et surtout l’ex-patron de la SNCF Guillaume Pepy, pourtant coopté en début d’année aux côtés de Nicolas Sarkozy par Amber lors de l’assemblée générale du groupe le 5 mai dernier.
Guillaume Pepy a trahi la confiance des actionnaires
« Le 5 mai Amber avait voté en faveur de la nomination de Guillaume Pepy car il s’était engagé auprès des actionnaires à apporter une nouvelle gouvernance au groupe Lagardère. Mais en votant le renouvellement du mandat d’Arnaud Lagardère sans même évaluer son bilan, il a trahi la confiance des actionnaires », explique au Figaro Olivier Fortesa, associé chez Amber et candidat au conseil de surveillance. « Il est urgent d’appliquer les principes d’une bonne gouvernance en changeant ce conseil de surveillance qui a démontré son incapacité à surveiller l’activité du gérant et à protéger les intérêts des actionnaires », ajoute-t-il.
En revanche, Amber Capital ne demande pas la révocation Nicolas Sarkozy. Selon le fonds activiste, « ce dernier ne s’était pas affiché auprès de Patrick Valroff dans le dialogue avec les actionnaires ». Une position qui vise à soutenir Vivendi avec qui il est allié depuis quelques jours. L’ancien Président de la République avait appelé au capital de Lagardère, le groupe de média qui a grignoté jusqu’à 24 % du capital.
Amber hausse le ton
Pour remplacer Patrick Valroff, Yves Guillemot et Guillaume Pepy, Amber propose deux de ses dirigeants : son fondateur Joseph Oughourlian et Olivier Fortesa, ainsi qu’une candidate indépendante, Valérie Ohannessian, présidente de la société Phémia Conseil. Le fonds d’investissement demande à présent la publication d’un avis de réunion dans les 15 jours ouvrés, puis l’organisation d’une assemblée générale dans les 50 jours suivants (fin octobre). Il menace de se référer à la justice, s’il n’obtient pas satisfaction.