Alors qu’elle enregistre un nombre de morts quotidien au plus bas depuis plus de deux semaines, l’Italie pense déjà à la suite. Le ministre de la Santé a exposé, dimanche 5 avril, un plan stratégique en plusieurs points « pour sortir graduellement » de la pandémie de Covid-19. Pendant cette période, il est notamment prévu la généralisation du port du masque et la « distanciation sociale dans les lieux de vie et de travail ».
L’Italie enregistre un nombre d’hospitalisations en soins intensifs et un nombre de morts quotidien au plus bas depuis plus de deux semaines. Une situation qui rend optimistes les autorités et les pousse à prévoir un retour à la normale. Le ministre de la Santé a exposé dimanche un plan stratégique en cinq points « pour sortir graduellement » de la pandémie.
Les mesures prévues
En premier lieu, les autorités préconisent le port du masque généralisé. Une telle mesure est déjà obligatoire, depuis dimanche, en Lombardie, la région de Milan. Le déconfinement passera aussi par une « distanciation sociale scrupuleuse, dans les lieux de vie et de travail ». Puis par un réseau d’hôpitaux se consacrant au Covid-19. Ces établissements sanitaires resteront ouverts après la crise pour empêcher un éventuel retour du virus. En appui de cette mesure, le gouvernement prévoit de renforcer « les réseaux sanitaires locaux » afin que chaque malade identifié puisse être pris en charge, du dépistage à la mise en place d’un traitement. Rome envisage enfin la mise en place d’une application sur smartphone, sur le modèle sud-coréen. Il s’agirait à la fois de cartographier les mouvements des malades diagnostiqués pendant les 48 heures ayant précédé l’infection et de favoriser la télémédecine afin, par exemple, de surveiller à domicile leur fréquence cardiaque et leur taux d’oxygène dans le sang.
Quelles activités doivent profiter en premier du déconfinement ?
Les activités qui devraient profiter en premier d’un assouplissement des mesures de confinement sont celles liées à la chaîne d’approvisionnement alimentaire et pharmaceutique. Ensuite les artisans dont les boutiques voient passer un nombre limité de personnes. Les bars, restaurants, discothèques ou salles de sport ouvriront en dernier. Le moment venu, il est probable que leurs propriétaires prévoient une distance de sécurité d’au moins un mètre entre leurs clients, de même qu’avec leur personnel.
Le danger n’aura pas pour autant disparu
« Il ne faut pas baisser la garde (contre le virus) », avait toutefois averti le premier ministre Giuseppe Conte, informant que l’Italie resterait à l’arrêt au moins jusqu’au 13 avril. Avec prudence, il a aussi évoqué le 16 mai comme date possible d’entrée dans une « phase 2 », synonyme de « coexistence avec le virus », mais seulement « si l’évolution [de la pandémie] ne change pas ».
Le ministre de la Santé, Roberto Speranza, insiste sur le fait que « L’urgence n’est pas finie. Le danger n’a pas disparu. Nous avons encore quelques mois difficiles devant nous, ne gâchons pas les sacrifices consentis ». Pour Silvio Brusaferro, le président de l’Institut supérieur de la santé (ISS), « Même lorsque les cas de coronavirus seront tombés à zéro, la vie ne sera plus la même pendant longtemps ».