Le milliardaire Michael Bloomberg, ancien maire de New York, a déjà dépensé plus de 338,7 millions de dollars (environ 313,7 millions d’euros) pendant les trois premiers mois et demi de sa campagne présidentielle de 2020. C’est plus les 338,3 millions de dollars (environ 313,3 millions d’euros) que l’ancien président Barack Obama a sorti pour l’ensemble de sa campagne de réélection de 2012.
Michael Bloomberg, l’autre Donald Trump ?
Michael Bloomberg, dont la fortune est estimée à plus de 50 milliards de dollars (soit plus de 46,3 milliards d’euros), a dépensé 338,7 millions de dollars (environ 313,7 millions d’euros) en publicités politiques sur tous les canaux (télévision, radio, web etc.). C’est tout simplement démentiel, quand on sait qu’il a lancé sa campagne présidentielle il y a seulement trois mois et demi. En comparaison, le leader démocrate, le sénateur Bernie Sanders, a dépensé environ 18 millions de dollars (plus de 16,6 millions d’euros) en publicités, bien qu’il a fait campagne pendant huit mois de plus que Michael Bloomberg. Quant à l’ancien vice-président de Barack Obama, Joe Biden, il a injecté dans sa campagne, à l’heure actuelle, un peu plus de 4 millions de dollars (environ 3,7 millions d’euros).
Il n’est pas surprenant de constater un tel écart entre Michael Bloomberg et ses concurrents. L’ancien maire de New York est la neuvième fortune au monde selon le dernier classement du magazine Forbes. Alors que les autres candidats démocrates ne sont même pas milliardaires. Eux doivent donc se battre pour gagner les voix démocrates dans les quatre premières primaires qui précèdent le rendez-vous décisif du « Super Tuesday ».
La course ne se fait pas à la régulière
Certaines voix s’élèvent pour dénoncer une campagne immorale. « C’est un spectacle franchement accablant que de voir des gens de gauche, qui ont longtemps fait la grimace à Donald Trump sur des questions de fortune, de race et de droits des femmes, laisser la peur, la propagande et l’influence de mercenaires les pousser à soutenir un homme qui a ses propres problèmes sur tous ces sujets. », a critiqué Charles M. Blow, éditorialiste au « New York Times ».
Bernie Sanders, lui, se veut plus lapidaire : « Qui que vous soyez, avec 60 milliards de dollars, vous pouvez faire campagne pour devenir président et vous payer les faisceaux hertziens. Cela s’appelle l’oligarchie, pas la démocratie. ».
« Un milliardaire qui traite les femmes de grosses nanas »
Le nouveau venu a été également attaqué mercredi, lors du débat de l’Etat du Nevada (où les votes auront lieu samedi), pour le « stop-and-frisk », une politique de contrôle au faciès mise en place lorsqu’il était maire de New York. Cette pratique, pour laquelle Michael Bloomberg a présenté ses excuses, visait essentiellement les « Afro-Américains et les Hispaniques de façon indécente », a taclé Bernie Sanders.
Le milliardaire avait à peine dénoué le nœud que ses adversaires ont lancé une autre estocade sur ses propos sexistes, les accords de non-divulgation passés avec des femmes agressées ou son manque de transparence financière. « Un milliardaire qui traite les femmes de grosses nanas et de lesbiennes à tête de cheval. Et non, je ne parle pas de Donald Trump, mais de Michael Bloomberg », a ironisé la candidate Elizabeth Warren.