Le sous-traitant pharmaceutique Famar, détenu par les fonds américain KKR, va céder l’ensemble de ses sites industriels en Europe et au Québec. Mandat a été confié en juin à la banque d’affaires Lazard pour vendre ces sites comme un groupe ou séparément. Parallèlement, la filiale Famar Lyon, a fait l’objet d’une demande de placement en redressement judiciaire.
Le « médecin urgentiste des entreprises » n’a pas pu sauver Famar
Le fonds d’investissement américain KKR, qui contrôle le sous-traitant pharmaceutique pour les grands laboratoires comme Sanofi et Merck, a mandaté une banque d’affaires pour la revente en groupe ou séparément, de l’ensemble de ses sites industriels de Famar dans le monde, soit 11 au total. A l’exception du site de Saint-Genis-Laval, directement placé en redressement judiciaire le 24 juin dernier. Pour le président du groupe Patrick Puy, arrivé en mai à son poste, « La profitabilité de Famar n’est pas suffisante pour faire face à la dette », qui s’élèverait à plus de 200 millions d’euros. Famar emploie 3.400 salariés, pour un chiffre d’affaires annuel de 500 millions d’euros.
Famar connait cette liquidation moins de deux mois après l’arrivée en pompier de Patrick Puy. Nommé par KKR pour redresser la barre d’un groupe qui plie sous la dette, il s’était autoproclamé « médecin urgentiste des entreprises », spécialisé dans les restructurations d’ampleur. Sa dernière en date est celle du groupe textile Vivarte. Cette fois, Patrick Puy n’a pas pu sauver Famar, dont la situation était plus que critique, selon ses propres termes.
Famar Lyon pourrait être transformé en un parc d’activité
Patrick Puy n’est pas non plus très optimiste pour le site de Lyon qui a fait l’objet d’une demande de redressement judiciaire. A ses yeux, Famar Lyon est « invendable ». Il envisage à terme la reprise de 60 emplois « au maximum » sur environ 300. « Nous sommes convaincus que nous n’aurions jamais eu d’offre pour ce site », a-t-il déclaré. En effet, le site de Saint-Genis-Laval (Rhône) n’est pas rentable pour le façonnier pharmaceutique. Le montant des pertes, d’après les derniers comptes déposés, s’était établi à 2 millions d’euros en 2017 pour 26,7 millions d’euros de chiffre d’affaires. Patrick Puy a prévu un plan B pour Famar Lyon. « L’option la plus probable serait de trouver un investisseur immobilier qui créé, sur le site, une sorte de parc d’activité autour de la pharmacie, de la chimie, des cosmétiques, etc… Et les acteurs industriels qui s’installeraient ici pourraient reprendre des salariés de Famar ».
Les salariés dénoncent la cupidité du repreneur
Du côté des salariés, on n’est pas dupe et on ne se fait pas d’illusions non plus. Les organisations syndicales CGT, CFE-CGC et FO ont estimé dans un communiqué que « Le risque de démantèlement de cet outil industriel est donc important ». Ils se sont en outre inquiétés pour les patients qui n’auront plus accès à leurs traitements si aucune issue n’est trouvée. Les syndicats ont surtout dénoncé « la cupidité » de KKR, repreneur du groupe en 2017, pour avoir poursuivi « le désengagement industriel ».