Goldman Sachs : cap sur les pétrodollars

La prestigieuse banque d’investissement américaine intensifie sa présence en Arabie saoudite, misant sur le potentiel d’une élite locale en quête de diversification de leurs actifs et de solutions sur mesure pour gérer et faire fructifier d’importants capitaux.

Goldman Sachs a annoncé mardi 21 octobre, le renforcement de sa division de gestion de fortune en Arabie saoudite. Ce développement qui intervient un an après l’obtention par la banque new-yorkaise d’une licence de siège régional sur place, s’accompagne du lancement de services de banque privée à partir de son bureau de Riyad, au cœur du royaume.

Les cadres de gestion de patrimoine Yousef Alhozaimy et Khalid Soufi de Dubaï ont également été transférés sur place depuis Dubaï dans le cadre d’un mouvement destiné à lui permettre de profiter de l’énorme marché que représente le royaume saoudien.

« L’Arabie saoudite possède une économie exceptionnellement dynamique et une base d’investisseurs très sophistiquée. Nous sommes ravis d’étendre notre engagement envers le pays« , a déclaré Rob Mullane, co-responsable de la gestion de patrimoine privé de Goldman pour l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique, cité par Bloomberg. La banque ambitionne d’ailleurs de tripler ses effectifs locaux, passant d’une vingtaine de collaborateurs à près de soixante à court terme.

L’essor d’une place financière incontournable

Plus grande puissance économique de la région du Moyen-Orient, l’Arabie saoudite multiplie les opportunités pour les institutions financières internationales, portée par une élite fortunée désireuse de diversifier ses placements au-delà de l’or noir.

Installée depuis une dizaine d’années à Riyad, Goldman a joué un rôle clé dans la montée en puissance des marchés boursiers locaux, orchestrant plusieurs introductions en bourse majeures dans la région, comme l’a rappelé le PDG David Solomon à Bloomberg.

Cependant, Goldman Sachs ne se limite pas à Riyad. La banque new-yorkaise a ouvert récemment un bureau au Koweït, renforçant ainsi sa présence dans l’ensemble du Conseil de Coopération du Golfe (CCG).

L’établissement a également transféré des figures de proue, à l’instar de Deb Dutt, chef du crédit privé, depuis Londres vers le Golfe. Par ailleurs, Lucy da Gama Campos, spécialiste des family offices, a été relocalisée à Dubaï, où la banque a organisé un événement réunissant une centaine de sociétés d’investissement représentant les ultra-riches du monde entier.

La bataille pour les élites régionales

David Solomon insiste sur l’intérêt crucial de disposer d’une implantation physique dans ces marchés stratégiques, malgré l’essor des technologies permettant les interactions à distance.

« Le monde évolue, la technologie introduit de la flexibilité, mais la présence sur place demeure déterminante », a-t-il déclaré, alors que l’expansion de l’intelligence artificielle remet en question l’avenir de certains métiers, notamment dans la finance.

Les grandes banques américaines ne sont pas restées en marge de cette dynamique saoudienne. D’après Bloomberg, Citigroup et Morgan Stanley ont décroché leur licence de siège régional l’an passé, tandis que JPMorgan Chase & Co. vient d’obtenir la sienne ce mois-ci.

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