Le milliardaire rend les clés du département de l’efficacité gouvernementale qu’il dirigeait depuis le retour de Donald Trump au pouvoir. Une parenthèse politique décevante pour cet homme d’affaires qui était censé réduire drastiquement le déficit fédéral.
De « Kekius Maximus » à « Harry Bolz » en passant par « Gorklon Rust », Elon Musk a adopté toute une pléiade de pseudonymes ces derniers mois sur le réseau social X dont il est propriétaire. Mais comme le relève Le Monde ce mardi 27 mai, le multi-entrepreneur a désormais repris son vrai nom.
Il s’agit de l’un des derniers symboles du retour du milliardaire aux affaires. Bien qu’il ne les ait jamais vraiment abandonnées, l’homme le plus riche du monde s’est pris de passion pour la politique, contribuant financièrement comme jamais auparavant – plus de 250 millions de dollars investis – à l’élection de Donald Trump.
De retour au Bureau ovale, ce dernier l’a ensuite chargé d’opérer des coupes dans le budget fédéral à travers le département de l’efficacité gouvernementale (DOGE). Quatre mois plus tard, il est déjà sur le départ.
Si cette décision est motivée par la date butoir du 28 mai qui l’aurait contraint à se soumettre aux obligations de transparence du Congrès en tant qu' »employé gouvernemental spécial », elle masque en réalité un échec.
« Un chaos microéconomique »
Là où Musk promettait 1 000 milliards de dollars d’économies budgétaires, il n’est parvenu à réaliser que 170 milliards selon ses propres données, soit moins d’un dixième du déficit public américain.
Pire encore, ses mesures risquent paradoxalement d’aggraver la situation financière du pays, les licenciements massifs au sein de l’administration fiscale réduisant mécaniquement les recettes de l’État.
D’après Jason Furman, économiste à Harvard et ancien conseiller de Barack Obama cité par Le Monde, le PDG de Tesla a « créé un chaos microéconomique sans impact macroéconomique ».
Cet échec résulte d’une conjonction de facteurs : résistances politiques à ses initiatives, frictions avec des membres de l’administration Trump, sans oublier le rempart de la justice.
Un business à préserver
Dans ces conditions, l’obligation de se soumettre au statut d' »employé gouvernemental spécial » apparaît comme une porte de sortie moins embarrassante. D’autant que son image et, par ricochet, ses affaires ont grandement pâti de son incursion politique.
La chute mondiale des ventes de Tesla en est l’un des exemples les plus patents. « Je vais faire beaucoup moins dans le futur. Je pense que j’en ai fait assez« , a-t-il confié le 20 mai dernier sur CNBC, en référence à son implication en politique.
« Retour au travail 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, et à dormir dans les salles de conférences, les serveurs et les usines. Je dois me concentrer sur X/xAI et Tesla (ainsi que sur le lancement de Starship la semaine prochaine), car nous déployons des technologies critiques », a-t-il encore écrit quatre jours plus tard sur X.