Jeff Bezos, le milliardaire qui n’aimait pas ce titre

Le fondateur d’Amazon en a assez de n’être perçu que comme un des hommes les plus riches de la planète.

À 60 ans et à la tête d’une colossale fortune de plus de 200 milliards de dollars selon le magazine Forbes, Jeff Bezos a sans doute déjà tout accompli dans sa prolifique vie. Dans le cas contraire, il dispose a priori des moyens de le faire.

Il y a pourtant quelque chose qui lui tient toujours à cœur, un rêve que le fondateur d’Amazon, la plus grande plateforme de commerce électronique au monde, aimerait réaliser. Et cela consiste à changer la perception du public vis-à-vis de lui.

« Quelqu’un devrait créer un classement des personnes selon la richesse qu’elles ont créée pour les autres, plutôt que le classement Forbes qui vous classe selon votre fortune personnelle« , a suggéré Bezos, mardi 4 décembre 2024, en marge du DealBook, le traditionnel sommet du New York Times (NYT) dédié à l’actualité des affaires, de la finance et de la politique économique.

Le deuxième homme le plus riche du monde derrière son compatriote né en Afrique du Sud, Elon Musk, met en cause une « focalisation excessive dans la société américaine sur le classement des milliardaires ».

Un débat philosophique

Bernard Arnault, l’homme le plus fortuné de la France pourrait en dire pareil de son pays. Tant les temps ont changé pour ces ultra-riches, dont le patrimoine dépasse bien souvent le PIB de nombreuses nations dites en développement.

Un niveau d’opulence fréquemment dénoncé par des organisations telles que ProPublica ou Oxford à l’heure où le fossé ne cesse de se creuser entre les nantis d’un côté et les démunis de l’autre.

La pression est d’autant plus forte que ces fortunés, produits d’un système capitaliste de plus en plus honni, ne manquent jamais l’occasion d’en avoir toujours plus. Cette position n’est pas forcément agréable pour Jeff Bezos.

Il dit avoir d’ailleurs « rendu service » au fondateur de Microsoft, Bill Gates, en le détrônant de la première place de l’homme le plus riche à l’époque. « Avant que Bill ne puisse répondre, je l’ai regardé et j’ai dit ‘de rien’ », s’est-il amusé, se remémorant ce passage de témoin.

La richesse créée plutôt que la fortune personnelle

Pour Bezos, ce qui compte vraiment n’est pas tant sa position dans le classement Forbes que la valeur qu’il a générée pour ses investisseurs et actionnaires. Il indique à cet effet que sur les 2300 milliards de valorisation d’Amazon, sa participation ne représente qu’environ 200 milliards.

« J’ai donc créé quelque chose comme 2100 milliards de richesse pour d’autres personnes« , a-t-il relevé, dans des propos cités par le magazine Fortune. L’entrepreneur place d’ailleurs cette création de valeur au cœur de sa légitimité, se comparant à Jensen Huang, le cofondateur de Nvidia, deuxième entreprise la plus valorisée au monde.

Sa vision obéit à une logique de redéfinition de la réussite entrepreneuriale non plus en termes de fortune personnelle, mais d’impact économique global.

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