En pleine renaissance, Huawei préfère jouer la carte de la prudence

Le géant chinois tech refuse de crier sur tous les toits son triomphe des sanctions américaines, malgré son évident regain de forme.

À Huawei, on semble avoir fait sien le dicton selon lequel « pour vivre heureux, il vaut mieux vivre caché ». Le fondateur du groupe, Ren Zhengfei, le manie en tout cas à la perfection. L’entrepreneur chinois a ainsi, dans une rare adresse publique le 14 octobre dernier sur la marche de son entreprise, préféré en minimiser le rebond.

« Même maintenant, nous ne pouvons pas dire que nous avons assuré notre survie. Ne nous regardez pas aujourd’hui et pensez que nous avons de grands rêves. Non, nous luttons toujours« , a-t-il déclaré, mettant en avant la difficulté de la situation de Huawei par rapport à ses concurrents sur le marché.

« 99% des entreprises chinoises peuvent collaborer avec les États-Unis« , a déclaré Ren. « Elles n’ont pas fait l’objet de sanctions, leur puissance de calcul est supérieure à la nôtre et elles ont accès à une technologie supérieure« , a poursuivi le dirigeant quadragénaire.

Sanctionnée par l’administration Trump en 2019 puis coupée des semiconducteurs fabriqués avec la technologie américaine un an plus tard, la firme de Shenzhen a dû revoir en profondeur son modèle d’affaires.

Un modèle de résilience

Une manœuvre plutôt réussie. Car contre toute attente, le géant chinois a réussi un come-back inattendu dans le secteur de l’électronique grand public, avec le lancement de nouveaux smartphones et ordinateurs portables haut de gamme.

Elle a d’ailleurs annoncé fin octobre, une hausse de son chiffre d’affaires, à 82,2 milliards de dollars sur les neuf premiers mois de l’année.

Même si ce point positif est pondéré par la baisse de 13,7% de son bénéfice net au cours de la période concernée. Surtout l’entreprise étonne par sa propension à se sortir des situations complexes dues au régime des sanctions américaines.

En témoigne cette production constante d’appareils sophistiqués afin de rester au plus près de la concurrence, dont l’Américain Apple, sans que l’on sache exactement comment, au-delà des conjectures diverses. Huawei se présente en fin de compte comme un modèle de résilience à nulle autre pareil.

Le défi de l’autosuffisance technologique

Mais les défis restent nombreux quant à une survie à long terme, alors que la tension pourrait connaître une nouvelle escalade avec le retour annoncé de Donald Trump à la présidence américaine.

C’est probablement dans un souci d’anticipation de cette situation que Ren Zhengfei s’est voulu autant modeste à propos des obstacles surmontés par sa société depuis la mise en branle des sanctions américaines.

Le patron, conscient du prix payé par son entreprise pour avoir été coupée du système technologique américain, met d’ailleurs en garde contre les risques du repli sur soi.

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