Lors de son débat face à Donald Trump jeudi dernier, Joe Biden a paru parfois absent et a eu du mal à articuler. De quoi renforcer les doutes sur sa capacité à continuer de diriger les Etats Unis. Mais l’actuel président l’assure, il fera le boulot, et son camp dit qu’il n’est pas question de changer de candidat.
Jeudi dernier, un débat a opposé Joe Biden à Donald Trump dans le cadre de la présidentielle américaine de novembre 2024. Lors de ce face à face, l’actuel président des Etats Unis a montré des signes de fatigue. Il a paru souvent absent et peinait à bien articuler. Le chef de file des démocrates démocrate n’a clairement pas été à la hauteur des espérances. L’ombre de lui-même, il suscite à présent des inquiétudes quant à sa capacité à continuer de diriger le pays.
Le New York Times demande le retrait de Joe Biden
Le New York Times, un prestigieux journal américain à tendance démocrate, a mis en doute l’état de santé du président américain après ce débat. Vendredi dernier, il a invité Joe Biden (81 ans) à se retirer de la présidentielle de novembre prochain. Dans son appel, le journal reconnait que « M. Biden a été un président admirable », mais qu’il est temps de passer à autre et que maintenant « le plus grand service public qu’il pourrait rendre serait d’annoncer qu’il ne se représentera pas à l’élection ».
Nancy Pelosi défend son président malgré les signaux alarmants
Après cet appel, la ténor démocrate Nancy Pelosi a assuré mardi qu’il était « légitime » de s’interroger sur l’état de santé du président, mais qu’il ne faut pas en faire tout un tas. « Je ne suis pas médecin. Je ne peux pas dire ce qui se passera dans trois ou quatre ans, mais je pense qu’il continuera à être un grand président des États-Unis », a déclaré la responsable démocrate, elle-même âgée de 84 ans…
Joe Biden impute sa mauvaise performance à la fatigue
Pour sa part, Joe Biden a reconnu s’être « presque endormi sur scène » lors du débat raté face à Donald Trump. Mais il impute cette mauvaise performance au décalage horaire lié à ses déplacements à l’étranger ces dernières semaines. L’actuel locataire de la Maison Blanche a effectué plusieurs voyages, notamment en France et en Italie début juin. Il s’en veut de n’avoir pas été « très malin » en voyant « à travers le monde plusieurs fois » avant cette confrontation décisive.
Le président n’aurait pas besoin de « test cognitif »
Pourtant, le président démocrate a eu six jours pour se réposer et préparer le débat du 27 juin, dans la résidence de Camp David. Lors de ce séjour, il n’a pas eu d’activité publique…L’argument ne convainc donc vraiment. Pour éteindre les inquiétudes, la Maison Blanche assure que tout va bien chez Joe Biden et qu’il n’a pas besoin de « test cognitif ». Pas de quoi rassurer dans son propre camp. Des militants et élus démocrates demandent au président de répondre concrètement aux inquiétudes.
Un parlementaire démocrate se positionne contre Joe Biden
Ils souhaitent que Biden multiplie les conférences de presse ou les échanges spontanés avec des journalistes ou des partisans. Un parlementaire démocrate, le Texan Lloyd Doggett, a été plus direct. Il a appelé le président à se retirer de la course à la Maison Blanche, au lieu de chercher à convaincre sur son état de santé. Toutefois, hormis cet élu, le camp démocrate reste soudé autour de son chef, qui n’entend pas se désister. Biden se considère comme le seul rempart face au possible retour de Trump au pouvoir. Ce retour signifierait la fin de beaucoup de choses, dont l’aide militaire à l’Ukraine.
Le camp démocrate réfléchit à un plan d’urgence
Si Biden se dit déterminé à aller jusqu’au bout, des candidats indépendants commencent cependant à émerger. A l’image de Cornel West, Robert Kennedy Jr ou le libertarien Chase Oliver. Par ailleurs, le parti démocrate réfléchirait à un plan B, au cas où la santé du président se dégradait brusquement d’ici novembre. Dans la liste des présidentiables figurent Kamala Harris, la vice-présidente restée fidèle à son leader, le gouverneur de Californie Gavin Newsom, la gouverneure du Michigan Gretchen Whitmer et le gouverneur de Pennsylvanie Josh Shapiro.
Les bonnes nouvelles s’enchaînent pour Donald Trump
Mais ces personnalités ne font pas l’unanimité et ne pèsent pas face à Donald Trump. L’ex président républicain creuse d’ailleurs l’écart dans les sondages face à son rival, après le débat avec ce dernier. Selon une enquête d’opinion du New York Times, il bénéficierait de 49% d’intentions de vote contre 43%. Autre bonne nouvelle pour Donald Trump, la Cour suprême lui a accordé une présomption d’immunité dans l’affaire de l’assaut du Capitole. Lui aussi se prépare à affronter Joe Biden car il ne croit pas que celui-ci jettera l’éponge.