Daniel Kretinsky ou Onepoint ? Le groupe informatique français Atos se donne jusqu’à ce mercredi pour choisir l’une des deux offres de restructuration qui se trouvent sur sa table. Il semblerait que les créanciers et les banques penchent plutôt pour la seconde option.
Placé en procédure de sauvetage depuis avril, le groupe informatique voit à nouveau l’horizon s’éclaircir devant lui. Il a reçu deux belles offres de restructuration sur lesquelles il devrait trancher ce mercredi 5 juin 2024.
Daniel Kretinsky et Onepoint ont dégainé des offres
D’une part, il y a la proposition révisée du fonds EP Equity Investment (EPEI) de l’homme d’affaires tchèque Daniel Kretinsky en partenariat avec Attestor Limited. D’autre part, celle du consortium mené par le spécialiste de la transformation numérique Onepoint, avec la société d’investissement Butler Industries et l’entreprise de services informatiques Econocom.
Atos espère un accord final d’ici juillet 2024
Le conseil d’administration d’Atos a demandé au management du groupe de travailler avec les créanciers financiers pour recueillir le maximum de soutien à l’une de ces offres ce mercredi. Si un choix est fait, il prévoit de publier le lendemain un nouveau communiqué de presse concernant les discussions. Les dirigeants espèrent conclure un accord final de restructuration financière d’ici juillet 2024.
Bruno Le Maire veut garantir la protection des activités stratégiques
Atos, géant mondial de la transformation digitale, avait annoncé en avril la fin des négociations avec Airbus pour la cession éventuelle de son activité Big Data & Security. Face aux risques de vente à un acteur étranger, le gouvernement avait promis de faire son possible pour garantir la protection des activités stratégiques. En mai, l’entreprise a estimé ses besoins de liquidités à plus de 3 milliard d’euros. Cet argent devrait lui permettre de maintenir son activité et d’éponger une grosse partie de sa dette brute.
Des offres globalement conformes aux paramètres financiers d’Atos
Dans un communiqué publié ce lundi, Atos relève que les offres proposées par Daniel Kretinsky et Onepoint sont globalement conformes aux paramètres financiers qu’il a fixés. Le groupe évoque principalement la réduction de la dette et les besoins de financement à court et moyen terme. Dans sa proposition initiale, Onepoint prévoyait une restructuration de la dette à hauteur de 3,2 milliards d’euros et un apport de 1,8 milliard d’euros, dont 350 millions d’argent frais.
Daniel Kretinsky propose une reprise de l’ensemble du périmètre d’Atos
Quant à Daniel Kretinsky, il voulait reprendre l’ensemble du périmètre d’Atos. Ce qui inclut l’annulation des 4 milliards d’euros de dette. Le milliardaire tchèque se disait prêt à apporter 1,9 milliard d’euros à la firme informatique, dont 600 millions de fonds propres et 1,3 milliard de financements opérationnels. Il proposait en outre d’investir jusqu’à 200 millions d’euros supplémentaires pour répondre aux besoins en liquidités de la société.
Pour les créanciers, pas question de vendre la société à la découpe
Les créanciers obligataires, dont une partie appuie la proposition de Onepoint, ne verraient pas d’un bon œil l’offre de Daniel Kretinsky. Selon eux, elle implique une vente à la découpe d’Atos, alors que cela n’est pas compatible avec leur volonté de convertir un niveau de dette en capital moins important et de conserver l’intégrité de la société. « Si c’est pour vendre à la découpe, les créanciers peuvent très bien le faire », font-ils valoir. Ils devraient donc opposer leur véto.