L’Iran a lancé, dans la nuit du samedi à dimanche, des centaines de drones et de missiles sur Israël, en réponse à une attaque israélienne contre son consulat à Damas. Face au risque d’une dangereuse escalade au Moyen-Orient, la communauté internationale appelle à la retenue. Mais les protagonistes écouteront-il la voix de la raison ?
L’Iran a lancé, dans la nuit de samedi à dimanche, plus de 300 drones et missiles contre Israël, en réponse à une frappe israélienne contre son consulat à Damas (Syrie), le 1er avril. Cette attaque de Tsahal avait fait seize morts, dont deux commandants des Gardiens de la révolution, la force spéciale du régime iranien. Le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, avait appelé à « punir » l’Etat hébreu pour ses crimes.
L’Iran et ses proxys tirent à l’unisson sur Israël
L’attaque de samedi soir est historique. Elle est la première directement menée par la République islamique contre le territoire israélien. Jusqu’alors, Téhéran agissait dans l’ombre, à travers ses proxys que sont le Hezbollah, le Hamas, les Houthis et les milices chiites irakiennes. Ces groupes armés se sont d’ailleurs joints à la riposte de ce weekend en effectuant eux-mêmes des tirs depuis leur position au Liban, en Syrie, au Yémen et en Irak.
Presque tous les missiles abattus, affirme Israël
D’après Israël, 99% des drones et missiles iraniens ont été interceptés et neutralisés grâce au dôme de fer ainsi qu’aux systèmes de défense aériens de ses alliés. A savoir les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni, dont les troupes sont stationnés au Proche Orient. Tel Aviv parle d’échec de Téhéran puisqu’il n’y pas eu de victimes. Il récense seulement une enfant de 7 ans légèrement blessée par des éclats de missiles balistiques. Et une base militaire touchée, mais pas de dégâts sérieux. Du côté du régime iranien, on affirme pourtant que l’opération a atteint ses objectifs.
L’Iran considère l’affaire close, pas Israël
Lors d’une réunion du conseil de sécurité de l’ONU dimanche, le représentant de l’Iran a déclaré que son pays était dans son droit de riposter. Il a invoqué l’article 51 de la Charte des Nations unies relatif à la légitime défense. Pour Téhéran, l’affaire est désormais close, ayant montré aux yeux du monde qu’il n’avait pas peur de s’en prendre à Israël. Mais l’Etat hébreu pourrait ne pas en rester là. Son Premier ministre Benyamin Netanyahou a martelé que quiconque porte atteinte à Israël recevra un châtiment.
Quelle réponse pour Israël ?
Dimanche, Tel Aviv a d’ailleurs annoncé qu’il réfléchissait à la façon de répondre à Téhéran, à l’issue d’une réunion de son état-major. Selon des spécialistes militaires, Israël pourrait choisir de riposter aux frappes iraniennes en poursuivant la guerre de l’ombre. C’est-à-dire en continuant de soutenir des groupes alliés en Syrie et en Irak. Il pourrait aussi mener des cyberattaques contre des sites sensibles iraniens, comme les infrastructures énergétiques ou nucléaires.
Emmanuel Macron veut tout faire pour éviter l’embrasement
Une autre possibilité serait de viser plus ouvertement les troupes iraniennes en Syrie, voire de frapper directement des bases militaires en Iran. De son côté, le régime des mollahs a prévenu que la réponse sera plus sévère en cas de nouvelle attaque directe d’Israël. Face aux menaces de part et d’autre, Emmanuel Macron a déclaré ce lundi qu’il fallait tout faire pour éviter l’embrasement au Proche Orient. « Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour éviter que les choses ne s’enflamment, qu’elles ne dégénèrent », a-t-il dit.
L’ONU appelle à la retenue maximale
Pour leur part, les Etats Unis ont réitéré leur soutien inébranlable à Israël. Toutefois, ils défendent Benyamin Netanyahou de répondre frontalement à l’Iran, en raison des risques d’un engrenage. Aussi, Washington a dit qu’il ne participera pas à une contre-attaque en territoire iranien. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a également fait entendre sa voix. « Ni la région ni le monde ne peuvent se permettre plus de guerre », a-t-il averti. Le portugais a appelé tout le monde à la « retenue maximale ».