Le forum de Davos a lieu actuellement dans les Alpes suisses. Parmi les principaux sujets débattus figure l’IA. Les dirigeants mondiaux réfléchissent aux moyens de tirer profit de cette technologie et en même temps de limiter ses risques. Ils planchent également sur son développement équitable, alors que les pays pauvres sont à la traine.
La 54e édition du forum de Davos, qui se tient du lundi 15 janvier au vendredi 19 janvier, a fait de l’intelligence artificielle (IA) l’un de ses thèmes clés. Cette technologie a été propulsée fin 2022 par le lancement de ChatGPT, l’agent conversationnel de la société américaine OpenAI. Aujourd’hui, elle s’est largement imposée dans de nombreux domaines, dont l’industrie, la médecine, la communication et la distribution.
Une trentaine de sessions consacrées à l’IA
Mais l’IA suscite autant d’espoirs que d’inquiétudes. En effet, si cette innovation promet de doper la production et d’améliorer le travail, entre autres, elle menace également les emplois ainsi que les libertés individuelles notamment. Réunis à Davos, les patrons mondiaux disposent d’une trentaine de sessions pour évoquer ensemble tous ses aspects. Il s’agira pour eux de voir dans quelles mesures les entreprises pourront tirer le meilleur de cette technologie tout en limitant les risques ou les dégâts.
Partager les technologies d’IA avec le reste du monde
Les dirigeants politiques s’intéressent également à la question de l’intelligence artificielle, perçue comme un outil pour relancer la croissance mondiale. Malheureusement, cette redynamisation des économies pourrait s’opérer uniquement dans les pays développés, déjà très en avance sur l’IA. C’est pourquoi la Chine a appelé les grandes nations à partager leurs technologies avec le reste du monde.
Pour réduire la fracture technologique
Selon le Premier ministre chinois Li Qiang « l’IA doit être inclusive et bénéfique pour tous, et pas uniquement pour un petit groupe de personnes ». Il estime aussi que les « les intérêts des pays en développement doivent être priorisés pour réduire la fracture technologique avec les pays développés ». Ce fossé se creuse déjà assez profondément. En 2024, plus de 30% des entreprises occidentales ont recours à l’intelligence artificielle, tandis que le pourcentage est quasiment de 0 dans les pays pauvres.
De la nécessité d’adopter une réglementation
Outre les disparités technologiques qu’il faut combattre, la Chine souligne également la nécessité de mettre des balises à l’intelligence artificielle. Li Qiang présente l’IA comme « un couteau à double tranchant » comme d’ailleurs toutes les nouvelles technologies. Utilisé à bon escient, elle peut apporter des progrès. En revanche, mal utilisé, elle causera des problèmes en matière de sécurité et d’éthique. « Il y a des lignes rouges à ne pas franchir, qui doivent s’appliquer à toutes les parties prenantes », exhorte le Premier ministre chinois.
Mais il faudra le faire ensemble
Mais qui doit fixer les règles ? Li Qiang pense qu’il faut le faire ensemble, sinon on ne pourra plus « parler de multilatéralisme ». Le chef du gouvernement chinois fait sûrement allusion à l’Union européenne, qui vient de légiférer sur l’intelligence artificielle dans son espace. En effet, les 27 ont récemment adopté l’« Artificial Intelligence Act » pour réguler cette technologie. Ce qui laisse penser que l’Europe veut y aller seule.
Les premiers arrivés sur l’IA seront les premiers servis
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, semble d’ailleurs favorable à une course solitaire. « Les premiers arrivés seront les premiers servis », fait-elle savoir. La diplomate allemande pense que la compétitivité future de l’Europe dépend de l’intégration de l’intelligence artificielle dans nos activités quotidiennes. Malheureusement, le vieux continent se laisse distancer sur ce domaine par les Américains et les Chinois. C’est pourquoi, elle appelle à redoubler d’efforts pour bien se positionner.