Le géant des logiciels émerge comme l’un des grands gagnants des secousses des derniers jours au sein de la start-up d’intelligence artificielle dont il est le principal bras financier.
« J’aime OpenAI et tout ce que j’ai fait dans les jours passés a été fait dans le but de conserver cette équipe et cette mission. Quand j’ai accepté de rejoindre Microsoft, c’était clair que c’était la meilleure option pour moi et l’équipe. Avec le nouveau conseil et le soutien de Satya (Nadella, PDG de Microsoft), j’ai hâte de revenir à OpenAI et de continuer de bâtir en m’appuyant sur notre fort partenariat avec Microsoft. »
Sam Altman, le PDG d’OpenAI, n’a pas tort. Il doit une fière chandelle à Microsoft. Et la mention du géant technologique à plusieurs reprises dans ce tweet du 22 novembre est très évocatrice. Cinq jours plus tôt, il se faisait débarquer sans ménagement, avec un de ses collègues, d’OpenAI par un conseil d’administration en rupture de ban avec lui.
Un flou préjudiciable
Embauché entre-temps par Microsoft afin d’y diriger un département de recherche sur l’IA, le « techie » californien a été réintégré à son poste grâce au soutien de Satya Nadella, le PDG de l’entreprise spécialiste des logiciels.
À quel prix ? C’est la question à 90 milliards de dollars, la valorisation d’OpenAI. Un enjeu d’autant plus colossal pour Microsoft que le destin de cette locomotive de l’intelligence artificielle reste intimement lié au sien en raison des 13 milliards de dollars d’investissements consentis à l’entreprise depuis 2019.
Cela lui vaut notamment de détenir 49% des parts de l’organisation à but lucratif à partir duquel OpenAI, une entreprise à but non lucratif, opère sous la direction de Sam Altman. Mais même avec autant d’engagements, Microsoft est resté dans le flou concernant le management d’OpenAI.
Changement de gouvernance
N’ayant aucun représentant au sein du conseil d’administration, le géant des logiciels est resté dans le noir concernant la décision du limogeage de Sam Altman. Le conseil le prévenant quelques minutes seulement avant l’annonce officielle, à en croire de nombreux médias américains.
« À ce stade, je pense qu’il est très, très clair que quelque chose doit changer autour de la gouvernance d’OpenAI », indiquait Satya Nadella dans une interview à Bloomberg la semaine écoulée au milieu de ce qui aura été l’un des épisodes les plus chaotiques de l’histoire de la Silicon Valley.
Difficile pour l’heure de connaître l’étendue des bouleversements au sein de la nouvelle OpenAI, dont le conseil d’administration reste à définir. Il est cependant clair que plus rien ne sera comme avant, surtout concernant la relation avec Microsoft.