Le 14 septembre 2023, la Banque centrale européenne (BCE) a relevé son taux directeur à un niveau record, le fixant à 4 %. Cette décision nécessaire, mais douloureuse, selon les termes de l’OCDE, améliore déjà les indicateurs économiques de la zone euro. En particulier l’inflation, qui enregistre un ralentissement général.
La Banque centrale européenne (BCE) a encore serré la vis monétaire. Le 14 septembre dernier, l’institution financière a relevé, pour la dixième fois de suite, son taux directeur de 0,25 point de base à 4 %. C’est le plus haut niveau depuis sa création, en 1999. Quant au taux de refinancement, il a été porté à 4,50 %. La BCE a justifié cette nouvelle hausse par l’inflation en cours en Europe. Selon elle, la décision vise à faire fondre cette flambée des prix dans les prochains mois. Elle espère atteindre un taux de 3,2 % en 2024, de 2,1 % en 2025 pour arriver à son objectif à moyen terme de 2 %.
Ralentissement général de l’inflation en Europe
Alors que certains économistes s’inquiétaient de la nouvelle hausse du taux directeur par la BCE, l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) l’a jugée nécessaire, même si douloureuse. Et les deux institutions semblent avoir raison au regard des premiers résultats. En effet, en septembre, l’inflation globale harmonisée dans la zone euro a ralenti partout en Europe. D’après Eurostat, elle est tombée à 4,3 %, son plus bas niveau depuis octobre 2021. En août, elle avait atteint 5,2 % par an. Sur un mois, l’inflation est passée de 0,5 % à 0,3 %.
Prévision de croissance revue à la baisse
En France, la hausse des prix à la consommation s’est établie à 4,9 % sur un an en septembre, un taux stable par rapport à août. Elle a moins ralenti qu’en Allemagne (4,3 %), en Espagne (3,2 %) et en Belgique (0,7 %). Fort de cette décrue générale, la BCE confirme sa prévision de croissance du PIB (produit intérieur brut) à 0,7 % en 2023 (contre 0,9 % auparavant), puis 1,0 % en 2024 et 1,5 % en 2025. Pour la France, l’OCDE a relevé sa prévision de croissance à 1 % pour cette année, contre 0,8 % plus tôt cette année.
Pas de récession en vue en France selon la BdF
Selon le gouverneur de la Banque de France (BdF), François Villeroy de Galhau, l’inflation totale devrait continuer de refluer en Hexagone. Elle est attendue à 4,5 % sur un an au quatrième trimestre 2023, avant un retour autour de 2 % en 2025. Début septembre, M. Villeroy de Galhau avait affirmé ne pas voir de signe de récession en France l’année prochaine. Il table plutôt sur une croissance faiblement positive. Le banquier avait écarté la possibilité d’une nouvelle hausse des taux d’intérêt par la BCE, estimant qu’un maintien à long terme serait plus efficace.
Il est temps de mettre fin au cycle de hausse du taux directeur
Toutefois, le gouverneur de la BdF a salué les premiers succès dans la bataille contre l’inflation. C’est-à-dire le ralentissement général de la flambée des prix en Europe. Les économistes espèrent maintenant que le dixième relèvement du taux directeur en septembre sera le dernier du cycle de resserrement monétaire de la BCE. Tout comme l’espère François Villeroy de Galhau, qui dit préférer une « course de fond » plus que de prendre de l’altitude. La BCE, elle, veut continuer à freiner l’inflation et éviter que les commerces augmentent les prix à nouveau.
Didier Maurin rejette la hausse des taux d’intérêt
Les économistes ne sont pas les seuls à regretter le relèvement des taux d’intérêt. Bon nombre d’experts de la finance, à l’image de Didier Maurin, affirment même que cette politique instaure une décroissance économique et peut mener à la récession. Le patron de la société DCT (ex Didier Maurin Finance – DMF) considère qu’une inflation maîtrisée est grandement préférable. D’autant plus qu’elle allège les dettes des Etats.