Le patron de LVMH est soupçonné par la justice française d’avoir participé à des transactions illicites en lien avec le milliardaire russe Nikolaï Sarkisov, à Courchevel, la huppée station française de ski.
Bernard Arnault est-il impliqué dans des affaires illicites à Courchevel, la luxueuse station alpine où l’homme d’affaires possède plusieurs propriétés ? C’est ce que la justice française, plus précisément le parquet de Paris, tente de déterminer depuis fin 2022.
Le Monde indique en effet qu’une enquête visant le PDG de LVMH et Nikolaï Sarkisov, patron de la compagnie d’assurance RESO-Garantia, est en cours afin d’en savoir davantage sur les tenants et les aboutissants de nombreuses transactions immobilières.
Les enquêteurs tentent précisément de voir plus clair dans l’acquisition par La Flèche, une société identifiée comme appartenant à Sarkisov, de quatorze logements tous basés à Courcheve en 2018.
« Réseau complexe d’entités juridiques »
L’opération d’une valeur de 16 millions d’euros aurait été réalisée grâce à une manœuvre plutôt intrigante aux yeux de Tracfin, l’unité de lutte contre le blanchiment d’argent du ministère français des Finances.
Le Monde indique à cet effet que La Flèche a été acquise via un prêt de 18,3 millions d’euros accordé par Bernard Arnault à Nikolaï Sarkisov. Aucun détail n’a été révélé à propos des conditions du prêt, mais le journal croit savoir que l’oligarque russe a empoché 1,2 million d’euros de plus-value en revendant les biens immobiliers.
Une source de Tracfin a confié au Monde que cette transaction impliquant Arnault et Sarkisov, tous les deux agissant par l’intermédiaire d’un réseau complexe d’entités juridiques, aurait pu servir à dissimuler l’origine prétendument illicite des fonds.
« Allégations absurdes et sans fondements »
« L’opération à Courcheval était parfaitement connue et a été réalisée dans le plein respect de la loi », rétorque l’avocat de Bernard Arnault, Me Jacqueline Laffont, dans un communiqué adressé à Reuters le 30 septembre, soit deux jours le dévoilement de la procédure par Le Monde.
L’avocat dénonce par ailleurs des allégations absurdes et sans fondements à travers fuites et insinuations dans les médias. Une situation qui a, dit-il, rendu une réaction nécessaire de la part au nom de son client, toujours pas mis en cause jusqu’à preuve du contraire.
Le parquet de Paris confirme pour sa part l’enquête préliminaire en cours sans plus de commentaires. Souvent décrié en France pour sa propension à payer le moins d’impôts possible malgré ses gros revenus, Bernard Arnault est un industriel à succès.