Pékin a ordonné aux fonctionnaires de l’État de ne pas utiliser les smartphones d’Apple au travail. La décision pourrait porter gravement préjudice aux intérêts de l’entreprise américaine dans le pays.
Apple ne semble plus être la bienvenue en Chine. L’entreprise californienne connue notamment pour concevoir l’iPhone, vois ses célèbres smartphones bannis dans les administrations publiques, à en croire une information du Wall Street Journal (WSJ) parue le 6 septembre 2023.
La décision émanant de l’État remonterait à quelques semaines déjà, à en croire des sources proches du dossier citées par le quotidien américain. « Les employés ont reçu des instructions de la part de leurs supérieurs hiérarchiques », indique le WSJ.
Aucune raison n’a été officiellement donnée pour justifier cette directive. Mais ce n’est pas une première en Chine. Le pays avait déjà exhorté, il y a quelques années, les entreprises et agences publiques à remplacer des outils technologiques étrangers par ceux locaux.
Rivalité croissante avec les USA
Une telle stratégie relève de la logique étant donné les avancées indéniables de Pékin en matière de technologie. La Chine a en effet vu naître sur son territoire des géants tels qu’Alibaba, Tencent, Xiaomi, Huawei ou encore TikTok ces dernières années.
La décision des autorités chinoises s’inscrit également dans le cadre l’interminable rivalité sino-américaine. Les deux puissances politico-économiques mondiales se soupçonnent en effet de vouloir nuire l’une à l’autre depuis bien longtemps.
Une situation exacerbée sous l’administration de Donald Trump. L’ancien président américain avait ainsi mené une guerre sans merci contre des firmes chinoises à l’instar de Huawei et TikTok. Les deux groupes restent d’ailleurs à des degrés divers sous restriction aux États-Unis pour des raisons de sécurité nationale.
Apple en mauvaise posture
La mesure anti-iPhone pourrait donc apparaître comme une réponse du berger à la bergère. Elle reste tout de même préjudiciable pour Apple. Et pour cause, la Chine est le second marché de la firme de Cupertino en dehors des États-Unis, avec environ 19% de chiffre d’affaires annuel.
À preuve, le titre boursier de la société pâtit d’ores et déjà de la décision, chutant notamment de près de 200 milliards de dollars en deux jours, selon des constatations du Wall Street Journal.
Le groupe dirigé par Tim Cook n’avait sans doute pas besoin de cela en ce moment. D’autant qu’il se prépare au lancement de l’iPhone 15, sa nouvelle gamme de smartphones.