Le patron de l’ancienne société d’échange de cryptomonnaies inculpé pour fraude voit sa liberté sous caution sérieusement menacée par la justice américaine en raison de ses sorties dans la presse.
Sam Bankman-Fried pourrait être contraint de passer les quelques semaines restantes avant son procès en détention. L’homme d’affaires communément appelé (SBF) et fondateur de l’entreprise d’échange de cryptomonnaies FTX désormais en liquidation judiciaire, est menacé d’emprisonnement.
La justice américaine reproche en effet à l’entrepreneur déchu et inculpé pour de multiples fraudes entre autres délits, de manquer à ses obligations de silence dans le cadre de l’affaire le concernant.
L’ancien golden boy du secteur des cryptoactifs est accusé d’avoir fait péricliter FTX à travers un stratagème savamment orchestré dans le but de se remplir les poches. Une entreprise qui aurait laissé sur le carreau des millions de créanciers et créé plus de 8 milliards de dollars de déficit.
Sortie polémique
Arrêté le 13 décembre 2022 dans sa résidence des Bahamas en collaboration avec les autorités locales, il a été transféré aux États-Unis. Objet de plus d’une dizaine de chefs d’accusation, SBF a été remis en liberté contre 250 millions de dollars de caution garantie par diverses personnalités et ses deux parents notamment.
Ces derniers hébergent d’ailleurs l’accusé dans leur résidence de Palo Alto en Californie. L’ancien homme d’affaires y est formellement tenu au silence en attendant le début de son procès prévu en octobre. L’homme qui plaide non-coupable n’est manifestement pas du genre à se taire.
Il a ainsi fait certaines sorties dans la presse, dont une au New York Times (NYT), qui est désormais à l’origine de ses déboires avec la justice. L’article concerné remonte au 20 juillet et contenait des documents personnels de Caroline Ellison, ancienne partenaire d’affaires ex-conjointe de SBF.
« Méthode de gangster »
La femme de 28 ans, un des témoins clés de l’accusation contre Sam Bankman-Fried, y a notamment vu nombre de ses écrits personnels révélés. Une attitude assimilée au franchissement d’une ligne rouge par les procureurs le 26 juillet lors d’une audience destinée à statuer sur ce nouveau développement.
Les avocats de SBF ont plaidé à travers cette sortie dans le NYT, une manœuvre destinée à laver son honorabilité. Mais l’accusation ne l’entend pas de cette oreille. « Le fait que l’accusé ait été plus subtil dans ses méthodes qu’un gangster ne rend pas la conduite bénigne », a indiqué la procureure Danielle Sassoon au juge.
Autant d’arguments qui ont convaincu le juge de renforcer la liberté du mis en cause. En attendant peut-être un emprisonnement qui n’est pas exclu.