JDD

Grève au JDD : Vincent Bolloré en ligne de mire

Si le JDD était officiellement en grève contre la nomination à sa tête de Geoffroy Lejeune, personnalité d’extrême droite, son action visait plus largement son contrôle par Vincent Bolloré à travers Vivendi. Le média pointe l’appétit vorace du milliardaire français qui manipulerait la presse au service d’une idéologie.

Depuis le 22 juin dernier, les salariés du Journal du Dimanche (JDD) étaient en grève pour protester contre la nomination de Geoffroy Lejeune comme directeur de la rédaction. Les journalises craignent que son arrivée provoque un changement radical de la ligne rédactionnelle. Geoffroy Lejeune, qui a dirigé pendant sept ans l’hebdomadaire d’extrême droite Valeurs actuelles, est un proche d’Éric Zemmour. On l’a notamment aperçu aux côtés du polémiste lors de la campagne présidentielle de 2022.

Les dirigeants de Lagardère ont maintenu leur position

Malgré leur solidarité et la justesse de leur lutte, les journalistes du JDD ont fini par lever leur grève ce mardi après cinq semaines de contestation. Ils étaient décidés à aller jusqu’au bout mais ont dû plier l’échine face à la détermination des dirigeants de Lagardère, qui ont maintenu la nomination de M. Lejeune. Ce dernier a pris ses fonctions ce jour, au lendemain de la signature d’un accord douloureux pour les journalistes. En effet, ceux-ci ont désormais le choix entre partir d’un média devenu familial et rester dans une rédaction dénaturée. La faute à Vincent Bolloré, homme d’affaires aux opinions réputées ultraconservatrices.

Une « bollorisation » des médias en France

Le milliardaire Français doit prendre possession du JDD d’ici octobre via son groupe Vivendi. Ils possèdent déjà CNews (ex I-Télé), Paris Match, C8, Canal+ et Europe 1, entre autres. Plusieurs organisations de défense de la liberté de la presse dénoncent cette « bollorisation » des médias en France. Parmi elles, Reporters Sans frontières, qui a sollicité une enquête sur l’influence de l’homme d’affaires.

Selon son secrétaire général Christophe Deloire, qui s’exprimait sur France Inter le 1er juillet dernier, « là ou Bolloré passe, le journalisme trépasse ». Il parle du magnat comme d’« un ogre qui digère les médias et les transforme en organe d’opinion ». On en verrait les preuves à travers C8, où Cyril Hanouna jouerait le porte-parole à travers son émission « Touche pas à mon poste », plutôt climatosceptique.

Une proposition de loi transpartisane

Face à la mise sous contrôle des médias par de riches hommes d’affaires comme Vincent Bolloré, les organisations appellent à l’adoption d’un projet de loi transpartisan pour améliorer le traitement médiatique et garantir la liberté de la presse. Message reçu cinq sur cinq puisque des parlementaires ont déposé une proposition de loi transpartisane le mercredi 19 juillet. Objectif : protéger la liberté éditoriale des médias bénéficiant des subventions de l’Etat. Une semaine plus tôt, le sénateur PS David Assouline avait également déposé un texte similaire.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.