Le groupe Sama qui s’employait depuis quelques années à débarrasser Facebook de ses contenus problématiques, a rompu avec la maison-mère du réseau social, invoquant une conjoncture économique défavorable.
Divorce ! Sama anciennement appelée Samasource, a annoncé mardi 10 janvier qu’elle mettait un terme à sa collaboration avec Meta, maison-mère de Facebook. La société connue pour son rôle dans la modération des contenus provenant d’Afrique australe et de l’Est entre autres publiés sur le réseau social, évoque un climat économique non-favorable.
« Bien que nous comprenions que c’est une journée difficile, nous pensons que c’est la bonne décision à long terme pour notre entreprise« , indique la sous-traitante qui dispose d’un centre à Nairobi dans la capitale kenyane, via un communiqué transmis au magazine Time.
Elle ajoute dans le même document, vouloir dorénavant se recentrer sur son activité principale d’annotation de données.
Contexte tendu
Cette décision impose à la firme de se séparer de 3% de ses employés. Soit un groupe de 200 personnes environ au plus tard en mars, selon le média américain spécialisé tech, Tech-Crunch. « Tous les employés concernés recevront des indemnités de départ et un soutien au bien-être sur une période de 12 mois après leur dernier jour de travail », précise le communiqué de Sama.
La nouvelle a été confirmée par Meta qui précise que cette rupture intervient à l’initiative de Sama. « Nous travaillerons avec nos partenaires pendant cette transition pour nous assurer qu’il n’y a aucun impact sur notre capacité d’examen du contenu« , a déclaré le géant californien dans son communiqué.
La fin de ce partenariat a 3,9 millions de dollars rien qu’en 2022, toujours selon le Time, intervient alors que les deux parties font l’objet d’une procédure judiciaire de la part d’anciens employés au Kenya.
Une ruse ?
Ceux-ci – 200 personnes environ – les accusent notamment d’esclavagisme, de stratégie d’embauche trompeuse et de pression psychologique. Des griefs formulés à travers une plainte déposée le 10 mai 2022 devant la justice kenyane.
À l’origine de cette procédure retentissante, le Sud-africain Daniel Motaung devenu depuis, le visage africain de la lutte pour la dignité des employés auprès des firmes grandes firmes technologiques. Ces géants américains pour la plupart, peu soucieux du bien-être de leurs ressources humaines, pour peu que ces derniers soient basés en Afrique.
Une responsable de Foxglov, organisation juridique soutenant la plainte, affirme que le groupe de Mark Zuckerberg aurait déjà trouvé une entreprise de substitution à Sama afin de perpétuer ses « pratiques épouvantables » vis-à-vis des employés.