Officiellement lancée en 2020, la 5G devait être synonyme de révolution des usages télécoms pour le grand public, les industriels et les grandes entreprises françaises. Deux ans plus tard, le constat est clair : les réseaux privés de la 5G dits professionnels sont à la traîne dans l’Hexagone. Il y a toutefois des progrès, comme l’a expliqué Guillaume de Lavallade, Directeur général de l’opérateur de technologies digitales pour les entreprises Hub One, sur les ondes de RFI. Hub One a notamment développé un réseau 4G/5G professionnel* performant dans les aéroports parisiens.
La 5G vient de souffler ses deux bougies en France. Son déploiement nous promettait une nette amélioration des télécommunications pour les grandes entreprises et les industriels notamment. La 5G dite industrielle permet par exemple de piloter des robots à distance, d’automatiser les entrepôts ou bien d’améliorer les services de maintenance et de logistique dans les ports, les gares et les aéroports.
C’est donc une technologie permettant aux organisations d’améliorer leurs process, leur productivité, et donc leur rentabilité. Problème : les réseaux de la 5G industrielle, et ceux de la 5G professionnelle en générale, peinent à décoller en France comparé à d’autres pays de la zone Europe.
Mais la course mondiale à la 5G professionnelle n’est pas encore terminée. Au contraire, rien ne serait encore joué selon Guillaume De Lavallade, Directeur général de l’opérateur de technologies digitales pour les entreprises Hub One.
Invité de Radio France Internationale (RFI) le 18 décembre dernier, le dirigeant indique que son entreprise, filiale à 100% du groupe Aéroports de Paris (ADP), a développé un réseau privé 4G évolutif 5G couvrant Paris-Charles de Gaulle, Paris-Orly et Paris-Le Bourget. Soit une connexion étendue sur 55 km2 .
« Les 55 km² que représentent les aéroports parisiens nous imposent de couvrir autant l’extérieur que l’intérieur des bâtiments avec les fréquences de la 4G ou 5G. C’est la raison pour laquelle nous avons opté pour un réseau 4G/5G privé afin de servir de façon optimale les différents corps de métier qui interviennent 24h/24 dans les aéroports et dont les activités ne se concentrent pas tous dans les zones réservées au grand public », détaille Guillaume de Lavallade.
Un aéroport est une vaste infrastructure constituée de différents niveaux qu’il faut relier à un réseau 4G/5G performant. On peut par exemple citer les entrepôts des magasins de surface situés au 3ème sous-sol ou bien les postes d’inspection aux frontières pour les salariés des entreprises exerçant dans plusieurs zones aéroportuaires.
Aussi, dans la mesure où les aéroports sont des espaces contraints et même sensibles, ces derniers doivent accéder à un réseau privé sans faille et sans rupture de connexion en 4G ou 5G. Le service télécom de Hub One couvre par exemple l’intégralité des bâtiments d’ADP, soit environ 2 millions de m2 .
« Actuellement, les problématiques du marché des télécoms de la 5G pour le grand public et celles des entreprises sont radicalement différentes. Alors qu’il y a une trentaine d’années, les entreprises étaient largement plus « numériques » que nous, quand les mobiles dans notre sphère privée offraient peu de possibilités de connexions, aujourd’hui, on observe le phénomène inverse », poursuit Guillaume de Lavallade.
En France, les usines et grandes entreprises du secteur tertiaire font actuellement face aux enjeux de la réindustrialisation. C’est également le cas pour celles réparties en Europe. Elles ont donc besoin d’une bande passante à très grand débit afin de traiter au mieux toutes leurs données. La 5G le permet, et dans une moindre mesure la 4G.
La 5G fête aussi ses deux ans chez le grand public. Et elle affiche pour sa part un grand succès, avec un milliard d’usagers dans le monde l’ayant adopté fin 2022. La première marche du podium des abonnés au nouveau réseau est occupée par les pays asiatiques. Les Etats-Unis sont deuxièmes, suivis de près par les pays européens.
On retrouve au bas du classement le continent africain, très en retard en raison des rares antennes de relais de la 5G construites sur le territoire. Les grands opérateurs de la téléphonie mondiale voient toutefois l’avenir avec ambition. Selon eux, l’ensemble des mobinautes du globe adopteront la nouvelle norme des télécoms à l’horizon 2030.
*Réseau 4G professionnel évolutif 5G