BNP Paribas a annoncé mardi un bénéfice net proche de 1,9 milliard d’euros au troisième trimestre, tiré par sa banque de financement et d’investissement. Le groupe bat ainsi le consensus des analystes qui s’attendaient, début octobre, à un résultat d’environ 1,5 milliard d’euros.
BNP Paribas a ouvert, ce mardi matin, le bal des résultats trimestriels des banques françaises en annonçant un bénéfice net part du groupe de 1,89 milliard d’euros (-2,3 % sur un an), battant le consensus des analystes qui s’attendaient, début octobre, à un résultat net d’environ 1,57 milliard d’euros. La banque de la rue d’Antin démontre ainsi sa capacité de résistance, après avoir déjà traversé sans encombre le deuxième trimestre, caractérisé par l’explosion de la pandémie de Covid-19 et le confinement de nombreux pays. Mais l’été a été marqué par un rebond de l’économie, avant un probable nouveau plongeon au quatrième trimestre à cause de la deuxième vague épidémique.
Une augmentation des provisions de près de 50%
Le produit net bancaire (PNB), lui, s’est stabilisé à 10,89 milliards d’euros au troisième trimestre (-0,1% sur un an), et ce malgré l’appréciation de l’euro qui a pesé sur les bénéfices réalisés en autres devises. A périmètre et changes constants, le PNB a progressé de 2,1%. Les analyses s’attendaient à 10,66 milliards d’euros. Sur le trimestre, la baisse significative des charges a en outre permis à BNP Paribas de dégager un résultat brut d’exploitation en hausse de près de 8%. Cependant, l’établissement a augmenté ses provisions de près de 50%, à plus de 1,2 milliard d’euros, à fin septembre, du fait des risques de non-remboursement d’emprunts. Ce coût du risque est toutefois en baisse de 202 millions d’euros par rapport au deuxième trimestre 2020.
Fortunes diverses pour les différentes branches
BNP Paribas doit en grande partie sa résilience à sa banque de financement et d’investissement (BFI ou CIB en anglais), qui a vu son chiffre d’affaires grimper de 17,4% sur un an, à 3,37 milliards d’euros, avec une « hausse des revenus dans tous les métiers et toutes les régions ». A l’inverse, la division « International financial services » -qui comprend pêle-mêle crédit à la consommation, assurance, gestion privée et activités de banques de détail hors zone euro- a enregistré une baisse de son activité de 7,2%. Elle a notamment souffert des taux faibles, la chute des valorisations dans les portefeuilles et la hausse de l’euro.
La prévision de contraction maintenue pour 2020
Enfin, le pôle « Domestic Markets » (les activités de détail en France, Belgique, Italie et Luxembourg) a peu évolué sur un an, avec une baisse du chiffre d’affaires de 0,4%. Malgré un troisième trimestre solide, le bénéfice de BNP Paribas a néanmoins décru sur neuf mois de 13,4%, à 5,48 milliards d’euros. Dans le contexte de récession économique, la première banque européenne en capitalisation boursière maintient sa prévision d’une contraction de 15% à 20% de son résultat net sur l’ensemble de l’année.