L’homme d’affaires malien Aliou Boubacar Diallo a réussi son pari que beaucoup jugeaient utopiste : rendre opérationnel une mine d’or avec des capitaux et un savoir-faire malien. Une exploitation prometteuse qui a attiré le regard des investisseurs internationaux qui ont racheté les parts de l’entrepreneur dans Wassoul’Or pour plus de 200 millions de dollars. Ces mêmes investisseurs s’apprêtent à faire des investissements massifs pour accroître la productivité de la mine de Kodiéran.
Quand il s’est lancé dans l’aventure minière, les pseudo-experts de l’or ont ricané des projets d’Aliou Boubacar Diallo, qui souhaitait mordicus exporter les premiers lingots d’or d’une entreprise malienne, dans un secteur où les géants internationaux miniers sont en situation de monopole. Les résultats ont peut-être même dépassés les attentes de l’homme d’affaires malien qui quitte aujourd’hui Wassoul’Or en échange d’un chèque de plus de 200 millions de dollars. Le résultat de sa vision et de son travail.
Une appréciation importante de l’entreprise, dont la mine est basée à Kodiéran, qui s’explique en partie par des finances saines (aucune créance) et de fortes potentialités en termes d’augmentation de la production. En effet, les investisseurs qui ont racheté la mine doivent investir massivement dans les mois à venir pour mettre en place des procédés de cyanuration, une méthode qui permettra d’accroître fortement la productivité de la mine.
Pari réussi donc pour Aliou Boubacar Diallo qui a démontré aux plus sceptiques que des entrepreneurs africains, quand ils sont guidés par des objectifs à long-terme et qu’ils font preuve de méthode et de sérieux, peuvent tirer leur épingle du jeu, y compris dans des secteurs aussi concurrentiels et capitalistiques que l’est le secteur minier. Une leçon de volontarisme et de pragmatisme qui pourrait servir au-delà du seul cadre entrepreneurial.
Surtout, la vente de Wassoul’Or devrait permettre à Aliou Boubacar Diallo de se concentrer sur d’autres projets au Mali et ailleurs en Afrique de l’Ouest (l’homme d’affaires possède des intérêts en Côte d’Ivoire notamment), et en premier lieu dans le secteur de l’hydrogène naturel, où son gisement de Bourakébougou est considéré comme l’un des plus prometteurs au monde.
Dans la course mondiale pour faire de l’hydrogène naturel la source d’énergie propre et renouvelable du futur, le natif de Kayes a pris de l’avance sur la compétition internationale. Son gisement est le premier au monde à générer (au stade expérimental) de l’électricité, et les scientifiques ont récemment largement revu à la hausse les réserves disponibles.
Aliou Boubacar Diallo, dont le gisement attise la convoitise des majors du monde de l’énergie, pourrait investir massivement à Bourakébougou pour accélérer l’industrialisation de son gisement et produire à grande échelle de l’électricité afin d’alimenter Bamako, et éventuellement même d’autres capitales de la sous-région à des tarifs extrêmement compétitifs.