Le projet de privatisation d’Aéroports de Paris (ADP), de la Française des jeux (FDJ) et d’Engie au menu des débats de l’Assemblée cet après-midi est l’une des mesures les plus controversées de la loi Pacte.
L’opposition est vent debout contre ce qui lui apparaît être le sabordage du patrimoine national. Pourtant au début du mois de septembre, Bruno le Maire, ministre de l’économie et des finances, s’était montré confiant, déclarant « ce sera le plus simple et c’est ce qui va démarrer les privatisations d’ici à quelques mois ».
La majorité tente de calmer le jeu. Roland Lescure, co-rapporteur du projet a déclaré ce matin sur RFI « Il faut repenser le rôle de l’État au 21e siècle. Il est là pour innover, réguler, protéger. C’est ce qu’on va faire » avant d’ajouter : « On est dans une logique où l’État doit être au plus près de l’innovation. Et pour ça il faut des fonds ».
Daniel Fasquelle, député Les Républicains et opposé au projet de privatisation a déclaré qu’ « il y a 3000 aéroports aux USA, tous publics. Il n’est pas raisonnable de vouloir se défaire ainsi de ses actifs » tandis que le député Ian Boucard déplore une vision court-termisme de l’économie qui « privera l’État de recettes récurrentes et en augmentation ». Le communiste Stéphane Peu, inquiet, déplore qu’« avec ADP, nous touchons aux frontières de notre pays, avec tout ce que cela implique en matière de sécurité ».
De la gauche aux Républicains, certains arguments reviennent régulièrement comme l’exemple de la privatisation des autoroutes qui a abouti « à une augmentation des prix et à une perte de recettes pour l’État ».