Après plusieurs semaines de silence et de réflexion face à une situation instable et changeante, Aliou Diallo a discrètement redémarré sa machine militante au cours des derniers jours, en envoyant des émissaires dans les régions afin de remercier ses soutiens pour leur mobilisation, et galvaniser ses militants en vue des événements à venir. Ce n’est un secret pour personne, Aliou Diallo est désormais au cœur du jeu politique malien.
Aliou Diallo ne s’est pas publiquement exprimé sur des sujets politiques depuis l’entre-deux tours de la présidentielle et son annonce de ne soutenir aucun des deux candidats restant en compétition dans un scrutin qu’il jugeait frauduleux. Depuis, pourtant, le troisième homme de la présidentielle est courtisé, aussi bien par l’opposition qui rêve d’en faire son chef de file, que par le pouvoir qui souhaiterait inclure certains de ses hommes dans un large gouvernement d’union nationale.
Face à ces sollicitations, Aliou Diallo a pris du recul et a fait le choix de la réflexion et du dialogue avec ses alliés pour voir comment il pourrait être le plus utile aux Maliens au cours des cinq années à venir. Des consultations qui semblent arriver à leur terme tant on constate depuis plusieurs jours une recrudescence d’activité auprès des équipes de l’ancien candidat à la présidentielle.
Fort de son score et de l’attente que son message d’espoir et de volontarisme a donnée à la jeunesse malienne, Aliou Diallo ne semble pas vouloir s’embarquer dans des polémiques et des contestations aussi stériles qu’hasardeuses. C’est en capitalisant sur son programme économique et social qu’Aliou Diallo veut faire changer les choses au Mali.
Un programme au cœur du succès de l’entrepreneur qui a tracé un chemin rectiligne tout au long de la campagne. Relancer l’économie par une politique de grands travaux, lutter massivement contre le chômage, renforcer les services sociaux (écoles, hôpitaux, eau, électricité,…) en particulier dans les zones les plus enclavées. Avec une idée claire derrière la tête : créer un écosystème économique et social favorable pour couper l’herbe sous le pied des djihadistes qui recrutent sur le terreau de la misère. Mais sans être Chef de l’Etat, la seule alternative pour les cinq prochaines années est de participer activement au contrôle de l’action gouvernementale au sein de l’Assemblée Nationale à travers un groupe parlementaire dynamique et proactif. Les législatives annoncées pour octobre mais qui risquent d’être reportées au mois de janvier devraient être l’occasion rêvée de réussir son nouveau pari : être la principale formation de l’opposition malienne.
C’est cette stratégie qui devrait faire d’Aliou Diallo une figure incontournable de la politique malienne. C’est d’ailleurs ce message que ses lieutenants devraient inlassablement répéter au cours des semaines, des mois et des années à venir pour continuer à creuser le sillon du changement véritable pour la prospérité du Mali.