La principale autorité religieuse du Mali, le Chérif de Nioro, s’apprêterait à soutenir la candidature d’Aliou Boubacar Diallo lors de l’élection présidentielle du mois de juillet, relatent depuis plusieurs jours les médias locaux. Un soutien qui, s’il se confirmait, ferait d’Aliou Diallo le favori du scrutin.
C’est un secret de polichinelle à Nioro du Sahel, les relations entre le président malien Ibrahim Boubacar Keïta et le Chérif Bouyé Haïdara se sont progressivement détériorées au cours des cinq années passées. Jusqu’à atteindre un point de non-retour. Le dignitaire religieux, qui avait porté IBK jusqu’au pouvoir suprême, ne le soutiendra pas pour un second mandat.
Lassé par les excès d’un pouvoir souvent jugé affairiste et népotique, le Chérif de Nioro préparerait en sous-main depuis de longs mois la relève. Une relève qui n’est pas issue du sérail politique classique puisque le favori de Bouyé Haïdara n’est autre que l’homme d’affaires Aliou Boubacar Diallo.
Bien connu des Maliens pour ses succès entrepreneuriaux (Wassoul’Or et plus récemment la première exploitation mondiale d’hydrogène naturel), respecté pour le travail humanitaire de sa fondation (Maliba), Aliou Diallo est un néophyte en politique, mais il semble désormais se préparer pour la présidentielle de juillet.
C’est justement le parcours atypique de ce nouveau-venu de la scène politique qui a convaincu le Chérif de Nioro. Le changement, dont le Mali a besoin, ne peut pas, selon lui, venir des mêmes élites politiques responsables du chaos ambiant.
Une information dont ne doute plus la presse malienne. Aliou Boubacar Diallo « est le candidat que le Chérif de Nioro du Sahel prépare, depuis quelques années, pour briquer la magistrature suprême du pays », a récemment indiqué le journal bamakois 30 Minutes, avant de préciser que le candidat du parti ADP-Maliba pourrait être soutenu par l’ensemble des dignitaires musulmans du pays.
Le président du Haut conseil islamique du Mali, Mohamoud Dicko, autre ex-soutien déçu du président IBK, a d’ailleurs anticipé cette hypothèse et a récemment annoncé « que les religieux suivront les consignes du Chérif de Nioro du Sahel lors de l’élection présidentielle de 2018 ».