Le dirigeant a été écarté de son poste pour avoir entretenu une relation amoureuse avec une subordonnée.
L’aventure de Laurent Freixe à la tête de Nestlé n’aura duré qu’un an. Nommé PDG en septembre 2024, le Français vient de perdre son poste dans des circonstances pour le moins embarrassantes, accusé notamment d’inconduite.
À l’origine de cette décision qui signe la fin de celui qui a rejoint le géant de l’agroalimentaire en 1986, figure la découverte par la direction, après une enquête interne, de sa relation romantique non déclarée avec une subordonnée directe, une pratique jugée contraire aux valeurs de l’entreprise.
« C’était une décision nécessaire. Les valeurs et la gouvernance de Nestlé sont des fondements solides de notre entreprise« , a indiqué le président du conseil d’administration Paul Bulcke, un des superviseurs de l’enquête, dans une déclaration massivement relayée par la presse, lundi 1er septembre 2025.
Selon les informations du Financial Times, les premiers signaux d’alarme avaient été émis plus tôt dans l’année concernant cette relation problématique. Le destin professionnel de Freixe semblait pourtant tout tracé.
Un changement de cap dans la tempête
Il avait en effet gravi tous les échelons de cette machine industrielle complexe depuis son arrivée, passant de responsable des opérations européennes à chef de la division Amérique latine. Le groupe suisse avait pour mission, sous sa direction, de redynamiser la croissance de ses ventes.
Philipp Navratil, arrivé à Nestlé en 2001 et jusqu’alors PDG de Nestlé Nespresso, prend immédiatement la relève. Cette démarche n’est pas de nature à rassurer les observateurs, alors que le titre de l’entreprise à dévissé de plus de 3% dès l’ouverture des marchés européens.
« Nous sommes déçus que le nouveau PDG soit pour l’instant contraint de suivre la stratégie de son prédécesseur à un moment où le marché doute des résultats avec la valorisation des actions de Nestlé à un niveau historiquement bas« , ont déclaré les analystes de JPMorgan cités par le Wall Street Journal.
Des scandales dans les conseils d’administration
L’affaire Nestlé n’est pas un cas isolé dans le paysage économique contemporain. Ces dernières années, une véritable vague de licenciements pour relations inappropriées a déferlé sur les directions d’entreprises.
Le cas le plus récent et sans doute le plus cocasse concerne le PDG de la société de données Astronomer, contraint à la démission après avoir été aperçu en compagnie de la responsable des ressources humaines lors d’un concert de Coldplay il y a quelques semaines.
Il y a deux ans, le géant pétrolier BP avait également secoué le microcosme économique en se séparant de son directeur général, coupable de ne pas avoir été « totalement transparent » concernant ses relations personnelles avec des collègues.
Last but not least, McDonald’s avait provoqué un tollé en 2019 en licenciant son ancien PDG pour une relation consensuelle avec une employée, établissant un précédent qui semble aujourd’hui faire jurisprudence.