Larry Fink aux commandes de Davos

Le PDG de BlackRock, a été nommé coprésident intérimaire du Forum économique mondial aux côtés d’André Hoffmann, vice-président de Roche Holding.

Le Forum économique mondial (WEF) se dote d’une direction bicéphale. Depuis le 15 août, Larry Fink et André Hoffmann coprésident l’organisme international connu pour son grand raout annuel du « Who’s who » organisé chaque début d’année en Suisse.

Ce remaniement intervient dans un contexte délicat pour le WEF. Klaus Schwab, le fondateur octogénaire de l’organisation, avait en effet démissionné de son poste de président du conseil d’administration en avril 2025, suite à des accusations anonymes de mauvaise gestion financière et de conduite éthique douteuse.

L’enquête finale a cependant conclu qu’il n’y avait « aucune preuve de faute grave » de la part de Klaus Schwab, qualifiant les irrégularités mineures de reflet d’un « engagement profond plutôt que d’une intention malveillante ».

Malgré ce blanchiment, le Forum a maintenu sa volonté de changement. Après l’intérim assuré par Peter Brabeck-Letmathe, ancien patron de Nestlé, place désormais à ce tandem inédit – dont la nomination de Larry Fink ne manquera pas de susciter des réactions.

Une organisation objet de vives critiques

Ce dernier n’est autre que le fondateur, président-directeur général et président du conseil d’administration de BlackRock. Avec un portefeuille pharaonique de 12 500 milliards de dollars d’actifs sous gestion, la firme new-yorkaise contrôle plus d’argent que le PIB de la plupart des pays sur Terre.

Cette position confère à l’homme de 72 ans, doté de plus d’un milliard de dollars de fortune selon le magazine Forbes, une influence considérable sur les entreprises du monde entier, particulièrement à travers les lettres annuelles qu’il adresse aux PDG.

L’arrivée de Fink n’est pas de nature à apaiser les critiques dont l’organisation fait l’objet depuis les années 1990, de la part d’activistes anti-mondialisation. Ceux-ci affirment en effet que le capitalisme et la mondialisation augmentent la pauvreté et détruisent l’environnement.

Plus récemment, le WEF est devenu la cible de théories conspirationnistes particulièrement virulentes, notamment autour du concept de « Grande Réinitialisation » (Great Reset), que certains interprètent comme un projet d’élite mondiale visant à contrôler la planète.

Une nomination symbolique dans un contexte géopolitique tendu

La nature élitiste du forum, où de nombreux titans des affaires paient des dizaines de milliers de dollars pour y assister, certains arrivant en jets privés émetteurs de carbone, est également décriée.

La nomination de Fink intervient à un moment où « le monde est plus fragmenté et complexe que jamais, mais le besoin d’une plateforme qui rassemble les entreprises, les gouvernements et la société civile n’a jamais été aussi grand, selon la déclaration conjointe des nouveaux coprésidents.

Certains observateurs l’interprètent comme une approche pragmatique à l’heure où l’administration Trump multiplie les tarifs douaniers, quitte à créer des tensions économiques mondiales.

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