Rishi Sunak rebondit à Goldman Sachs

L’ancien Premier ministre britannique a décroché un rôle de conseiller senior au sein de la banque d’investissement américaine, marquant son retour aux sources de sa carrière.

De Downing Street à Wall Street. Rishi Sunak, ancien chef du gouvernement du Royaume-Uni, rejoint Goldman Sachs en qualité de conseiller senior, selon une information révélée par le Financial Times (FT) la semaine écoulée. « Je suis ravi d’accueillir Rishi« , a déclaré le PDG de la banque américaine, David Solomon, lors de l’officialisation de la nouvelle.

Cette nomination représente un retour de l’ancien dirigeant britannique à ses origines professionnelles. Sunak avait en effet intégré le monde de la finance précisément à travers Goldman Sachs, d’abord comme stagiaire d’été en 2000 alors qu’il était encore étudiant à Oxford, puis comme analyste junior de 2001 à 2004.

Après son passage à la banque, l’ancien responsable du Parti conservateur avait rejoint TCI, le fonds spéculatif activiste fondé par le milliardaire Chris Hohn, avant de se lancer dans une carrière politique qui culmina avec sa nomination comme successeur de Liz Truss, devenant ainsi la première personne de couleur à diriger le Royaume-Uni.

Un passage décevant à Downing Street

Malgré ses années d’expérience dans les hautes sphères de la politique au Royaume-Uni (Secrétaire parlementaire au Trésor, Chancelier de l’Échiquier), le député de Richmond et Northallerton depuis 2015 n’a pas su convaincre l’opinion de redonner confiance à son camp lors des élections générales de 2024.

Le tory âgé aujourd’hui de 45 ans a ainsi dû démissionner après ce scrutin représentant l’une des plus grandes débâcles de l’histoire du Parti conservateur, lequel a vu son nombre de sièges passer de 365 à seulement 121 sièges aux Communes.

Depuis lors, Rishi Sunak avait choisi de se faire discret, se contentant d’occuper les bancs de l’opposition sans faire de vagues. Dans son nouveau rôle, la mission de l’ancien locataire du 10 Downing Street sera d’accompagner les dirigeants de la banque pour conseiller leurs clients sur les questions géopolitiques et économiques, tout en contribuant à la formation des équipes à travers le monde, d’après le FT.

À l’ère du pantouflage

Une telle fiche de poste pourrait entrer en collision avec ses fonctions de député et son rôle d’ancien chef du gouvernement. D’où les garde-fous de l’Acoba (Advisory Committee on Business Appointments), l’organisme britannique chargé d’encadrer les départs vers le privé des hauts fonctionnaires, étendu aux anciens ministres.

Selon ce gardien éthique, l’ancien Premier ministre ne pourra pas faire de lobbying auprès du gouvernement britannique au nom de Goldman Sachs, utiliser ses contacts de Whitehall pour influencer les politiques, ou conseiller la banque sur des contrats avec l’État, pendant une année supplémentaire.

Le « pantouflage » – ce terme pittoresque qui désigne le passage des responsables publics vers le secteur privé – est très répandu dans les pays occidentaux. D’après une enquête de Cash Investigation, plus de 50 % des ministres ayant quitté leurs fonctions en 2022 en France ont rejoint le secteur privé, soit deux fois plus que sous le quinquennat de François Hollande.

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